La Cour suprême israélienne a estimé qu'un ensemble documentaire composé de lettres et de manuscrits de l'écrivain devaient rejoindre "un sanctuaire littéraire et culturel".
Après huit années de batailles juridiques, la Cour suprême israélienne a rendu sa décision. Un important fonds documentaire composé de manuscrits et de lettres de Franz Kafka devra rejoindre les collections de la Bibliothèque nationale d'Israël. La plus haute instance judiciaire du pays a rejeté un appel présenté par les héritiers de Max Brod, un ami de Franz Kafka qui fut son exécuteur testamentaire. L'auteur du "Procès", décédé en 1924, avait demandé à Max Brod de brûler ses manuscrits mais ce dernier avait finalement décidé de les conserver.
"Ce fonds est actuellement en possession de Chavah Hoffe [une descendante de la secrétaire de Max Brod] dans son appartement à Tel-Aviv, ainsi que dans des coffres-forts dans des banques en Israël et à l'étranger. A la suite de la décision du tribunal, la succession doit être déplacée et déposée à la Bibliothèque nationale" a expliqué cette dernière dans un communiqué publié peu après la décision.
Une querelle... kafkaienne
La décision de la Cour suprême d'Israël met un terme à une longue et... kafkaienne querelle archivistique. Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'Allemagne nazie en 1939, Max Brod avait immigré en Palestine, emportant avec lui de nombreux manuscrits dont des documents produits par Kafka. A sa mort, en 1968, il les avait légués à sa secrétaire, Esther Hoffe. Dans son testament, il lui demandait de léguer à son tour ces archives à "l'Université hébraïque de Jérusalem ou à la bibliothèque municipale de Tel-Aviv ou à une autre institution en Israël ou à l'étranger" selon l'AFP. Evaluées à plusieurs millions de dollars, les archives ont été partagées entre les deux filles d'Esther Hoffe, morte en 2007.
En 2012, un tribunal avait ordonné que les archives fussent transférées à la Bibliothèque nationale d'Israël. Une décision confirmée en 2015.
Cette histoire rocambolesque trouve donc aujourd'hui son dénouement final : "Max Brod ne voulait pas que ses biens soient vendus au meilleur prix, mais qu'ils trouvent une place appropriée dans un sanctuaire littéraire et culturel" a souligné la Cour suprême.