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Cet article est issu du dossier "Covid-19 : les bibliothèques confinées, et après ?" du numéro de mai-juin d'Archimag. Voici le sommaire du dossier :
- Covid-19 : du confinement au déconfinement des bibliothèques, comment l'ABF traverse la crise
- Bibliothèques et bibliothécaires transformés par le Covid-19 et le confinement
- Raphaëlle Bats de l'Enssib : "Le séminaire Biblio-Covid a rencontré son public"
- Covid-19 : une hausse historique pour la consultation des ressources numériques des bibliothèques
- Covid-19 : à l'étranger, comment se passe le déconfinement des bibliothèques ?
- Covid-19 : la filière du livre, en danger, cherche à rebondir
Selon une "enquête flash" menée par le ministère de la Culture auprès de 531 établissements proposant des contenus en ligne, une bibliothèque sur deux est concernée par cette augmentation. La hausse est particulièrement marquée parmi les bibliothèques départementales : 79 % d'entre elles ont enregistré une augmentation des inscriptions à leur offre en ligne. Du côté des bibliothèques municipales et intercommunales, cette hausse s'élève à 38 %.
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Les bibliothèques s'adaptent à la demande
"Face à cette situation exceptionnelle qui renforce en un temps record les usages des ressources numériques, les bibliothèques s’adaptent : elles mettent en place de nouvelles modalités d’accès à leurs ressources numériques, s’efforcent de dégager un budget correspondant et accompagnent au mieux leurs usagers à distance", constate le ministère de la Culture.
Cette adaptation à la demande prend plusieurs formes. 43 % des bibliothèques ont augmenté le nombre d'utilisateurs autorisés par abonnement, 42 % ont accru le nombre de livres numériques mis à disposition des usagers, et 25 % ont procédé à l'acquisition de nouvelles ressources. D'autres encore (11 %) ont augmenté les crédits dédiés à la vidéo à la demande (VOD). Certaines bibliothèques ont entrepris plusieurs de ces démarches simultanément.
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Un impact financier inconnu et des difficultés techniques
Toutes ces initiatives ont un coût. Le ministère de la Culture le reconnaît : "L'impact financier est une véritable inconnue"... 37 % des bibliothèques interrogées évoquent "des difficultés financières pour pouvoir adapter leur offre de ressources numériques".
Cette enquête signale également les difficultés techniques rencontrées dans certains établissements : saturation des serveurs, difficultés d'accéder au logiciel métier (SIGB) à distance. Autant de dysfonctionnements qui seront analysés lorsque la situation sera revenue à la normale.
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Les BU privilégient l’offre documentaire à distance
Fermées depuis le mois de mars dernier, les universités et les grandes écoles ne rouvriront pas leurs portes avant la rentrée du mois de septembre prochain. C’est également le cas des bibliothèques universitaires qui devront elles aussi préparer leurs espaces afin d’accueillir le public étudiant tout en respectant les consignes sanitaires.
Le 3 mai dernier, le ministère de l’Enseignement supérieur a publié une circulaire de déconfinement qui précise les modalités relatives aux bibliothèques :
"A titre exceptionnel, une réouverture des guichets de prêts aux étudiants et enseignants peut être mise en œuvre, dans le respect des consignes sanitaires ; une réouverture des espaces de lecture peut également être envisagée dans des conditions très strictes, le cas échéant en limitant l’accès à certains publics (étudiants devant préparer un examen ou un concours, chercheurs ayant besoin d’accéder à un fonds spécifique non accessible à distance, enseignants préparateurs de concours, etc.)".
Le ministère rappelle cependant que la fourniture à distance de la documentation électronique doit être privilégiée.
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Plan de reprise d’activité pour certaiens BU
A l’université Bordeaux-Montaigne par exemple, les bibliothécaires ont mis en place, dès le 18 mai, un plan de reprise des services documentaires en présentiel sur le campus. Et le catalogue des BU de Bordeaux “Babord +” permet d’effectuer des recherches et d’accéder à une sélection de documents préparés par les bibliothécaires.
A l’échelon local, les bibliothèques devront s’aligner sur le plan de reprise d’activité (PRA) mis en place dans chaque université. Les PRA font l’objet de discussions lors de groupes de travail réunissant les acteurs concernés : présidents d’université, directeurs généraux des services, ADBU…