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La médiathèque parisienne de La Canopée reçoit le Prix IFLA du meilleur projet mondial de bibliothèque verte

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    Salle de lecture de La Canopée à paris (Archimag/Texier)
  • La Fédération internationale des associations de bibliothécaires (Ifla) récompense la médiathèque de La Canopée qui s’est lancée dans un vaste chantier de sobriété appliquée au numérique, mais aussi aux documents et à l’environnement de travail. Vous souhaitez verdir votre bibliothèque ? Suivez les conseils de La Canopée...

    Avec le nom qu’elle porte, la médiathèque de La Canopée était prédestinée à devenir une référence en matière d’écoresponsabilité. La canopée désigne en effet la couche supérieure des forêts, notamment en forêts primaires ou tropicales, soumise au rayonnement solaire. Elle est caractérisée par la présence d’un écosystème particulièrement riche de biodiversité et de productivité biologique.

    Située au cœur de Paris dans le quartier des Halles — très loin des forêts tropicales ! —, la médiathèque fait pourtant figure de précurseur avec ses nombreuses actions engagées pour réduire son empreinte environnementale. Dès 2019, les bibliothécaires se sont réunis pour former un groupe de travail qui donnera naissance à un « Guide de la bibliothèque verte » téléchargeable sur le blog de l’établissement. « Nous avons posé des questions très pratiques dans les domaines de l’environnement de travail, du circuit des documents et des services aux usagers », explique Elsa Le Guével, chargée des services numériques au sein de la médiathèque ; « faut-il acheter ou louer les ordinateurs que nous utilisons ? Devons-nous privilégier le matériel reconditionné ? Comment sensibiliser les usagers à la question écologique ? Ce guide apporte des réponses directement opérationnelles ».

    Il est ainsi conseillé de ne pas laisser les appareils en veille et d’allumer les automates de prêt selon les besoins afin de baisser la consommation électrique. Les bibliothécaires sont également invités à privilégier le recto verso, le noir et blanc et le demi-format pour rationaliser les impressions papier.

    Un audit des pratiques

    La médiathèque s’est appuyée sur un audit de ses pratiques pour revoir sa copie. C’est le cas de l’utilisation du film plastique qui protège les livres : celui-ci empêche leur recyclage. Il a donc été décidé de revoir certaines habitudes : seuls les ouvrages à longue durée de vie (romans, mangas, jeunesse…) sont désormais recouverts de film plastique. Les ouvrages à brève durée de vie (informatique, livres liés à l’actualité…) ne le sont plus.

    Le circuit du document a été repensé jusque dans sa phase terminale lorsque les ouvrages quittent définitivement la médiathèque. Ils sont alors débarrassés de leur puce RFID, puis distribués à des associations ou à des entreprises de recyclage.

    La démarche écologique passe aussi par la sobriété numérique. Le prêt des liseuses aux usagers présente deux avantages : il permet aux plus modestes d’accéder à la lecture numérique sans bourse délier et contribue à la réduction de l’empreinte numérique. « Étant donné la durée de vie des appareils, les mutualiser permet d’assurer que chacun puisse tester son utilisation afin de décider si elle correspond à ses pratiques de lecture. La bibliothèque incite ainsi à une consommation raisonnée et durable », précise le Guide de la bibliothèque verte.

    Le meilleur projet mondial de bibliothèque verte selon l'Ifla

    Une autre pratique s’est progressivement répandue : la mutualisation. « Les machines utilisées dans le cadre des fablabs circulent entre les différentes bibliothèques du réseau parisien », précise Elsa Le Guével ; « nous trions également les appareils qui ne sont plus utilisés pour les renvoyer dans les services centraux. Quant au mobilier, nous pouvons désormais indiquer notre préférence pour les meubles de seconde main dans le cadre des appels d’offres ».

    Toutes ces actions sont progressivement mises en place et ajustées en fonction de leur faisabilité. Une démarche qui a permis à la médiathèques d'obtenir le Prix du meilleur projet mondial de bibliothèque verte décerné par la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (Ifla).

    Cet article est extrait de l'édition du mois de juillet-août d'Archimag (n° 356).

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    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.

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