Quelques jours seulement après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le Conseil international des archives appelait le gouvernement russe "à ne pas mettre en danger les professionnels du patrimoine documentaire ou culturel qui restent dans le pays, et à s'abstenir de détruire le patrimoine documentaire et culturel".
Dix mois plus tard, les Archives nationales d'Ukraine poursuivent tant bien que mal leur mission. Ils procèdent à la numérisation des documents les plus précieux du pays afin de les protéger des ravages potentiels de la guerre : "ce sont les trésors de la nation, ce sont les trésors du peule ukrainien" explique Olesia Stefanyk, directrice des Archives historiques centrales d'Ukraine à Lviv. Dans un reportage réalisé par la chaîne EuroNews, elle estime que ce patrimoine documentaire "est très important pour l'Europe et pour le monde entier".
Coffres-forts ignifuges
Situées dans la ville de Lviv (à proximité de frontière polonaise), les Archives nationales d'Ukraine sont a priori à l'abri des bombardements car éloignées de la ligne de front. Mais pour conjurer les risques, les imprimés les plus anciens et les objets rares ont été déplacés dans des coffres pour être mis à l'abri. C'est notamment le cas des actes sur parchemin.
"Nous disposons de coffres-forts pour stocker nos documents les plus précieux. Ils sont ignifuges et peuvent supporter une température de 120°" souligne Bohdana Petrashak, cheffe du département des documents anciens au sein des Archives historiques centrales d'Ukraine.
Les archivistes ukrainiens peuvent par ailleurs compter sur du matériel et des experts en provenance de plusieurs pays dont la France et l'Allemagne. L’Association des archivistes français a ainsi fait un don d’ordinateurs portables aux Archives de l’État ukrainien. De son côté, le Conseil départemental d’Indre-et-Loire a également envoyé du matériel informatique aux Archives historiques et nationales d’Ukraine.