Le Conseil d'État a confirmé le 20 juin dernier l'interdiction pour l'ancien secrétaire d'État au Numérique Cédric O de devenir administrateur du groupe informatique Atos. L'institution reprend ainsi la position de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui souhaitait éviter tout conflit d'intérêt.
Au mois de novembre 2022, la HATVP avait bloqué la nomination de Cédric O au sein d'Atos en raison des subventions publiques accordées au groupe informatique alors qu'il occupait la fonction de secrétaire d'Etat au Numérique. Cédric O avait présenté un recours ainsi qu'une question prioritaire de constitutionnalité, rejetés par le Conseil d'État.
"Une différence de traitement injustifiée"
La HAPTV interdit aux anciens membres du gouvernement, pendant trois ans, de rejoindre une société pour laquelle ils auraient participé à des décisions de subventions. Dans sa requête, Cédric O avait fait valoir que les subventions pour Atos s'inscrivaient dans le cadre de plans de soutien à la filière.
Il avait aussi critiqué une "différence de traitement injustifiée par rapport à d'autres anciens membres du gouvernement", en citant les feux verts de la HAPTV pour deux ex-Premiers ministres d'Emmanuel Macron : Edouard Philippe, autorisé en septembre 2020 à devenir administrateur d'Atos, et Jean Castex, autorisé en octobre 2022, avec des réserves, à devenir PDG de la RATP.
Impliqué dans la start up Mistral AI
Secrétaire d'Etat en charge du numérique de 2019 à 2022, Cédric O avait annoncé son intention de mettre un terme à sa carrière politique au mois de mars 2022. Devenu entrepreneur, il a fondé une société de conseil et est impliqué dans la prometteuse start up française Mistral AI. Fondée en avril 2023, cette jeune pousse a pour ambition de jouer dans la cour des grands et de proposer des modèles d'intelligence artificielle générative à l'intention des entreprises. Deux mois après sa création, Mistral AI a déjà procédé à une première levée de fonds de 105 millions d'euros.