Thomas Parisot : "l’ensemble de la chaîne de l’information est bousculée par la révolution de l’IA"

CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°377
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Quelle est votre feuille de route à la tête du gf2i ?

Depuis sa création, il y a plus de 40 ans, le gf2i nourrit une ambition collective : trouver, au sein des transformations technologiques de son temps, les équilibres qui permettent à chaque acteur de la diffusion de la connaissance - public, privé, grand ou petit - d’y jouer pleinement son rôle.

Depuis de nombreuses années, les géants technologiques tentent d’imposer une économie de captation menaçant les acteurs de l’écosystème de la connaissance et de la donnée dans leur indépendance. Aujourd’hui, le déferlement de l’intelligence artificielle (IA) générative vient renouveler cet enjeu : plus que jamais, il est essentiel que celles et ceux dont la raison d’être est la valorisation et la diffusion des savoirs en conservent la maîtrise, à tous les maillons de la chaîne. C’est à cette condition que la souveraineté et la diversité de notre écosystème pourront être préservées.

Notre feuille de route sera de participer à l’émergence d’un espace français et européen de la donnée qui soit riche, divers et permettre un juste partage de la valeur entre les acteurs de la technologie et des contenus.

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Quels sont les principaux défis qui se posent aujourd’hui aux professionnels de l’information-documentation ?

L’ensemble de la chaîne de l’information est bousculée par la révolution de l’IA en cours, qui n’en est qu’à ses débuts et plonge déjà de nombreux professionnels dans des questionnements vertigineux. Le gf2i constitue un espace où chacun et chacune peut monter en connaissance et partager son expérience sur les nouveaux artefacts qui peuplent déjà nos quotidiens et sur les nombreux autres à venir : IA, RAG, LLM, SLM, etc.

Les organisations vont devoir investir et se repositionner dans ce nouveau contexte, qui reste mouvant. La force de la mutualisation des expertises (juridique, technique, économique, etc.), qui constituent depuis de nombreuses années l’ADN du gf2i, est la clé d’un pilotage réussi pour cette transition délicate.

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Vous évoquez une révolution informationnelle en cours. Quelle forme prend-elle ?

L’architecture du web tel que nous le connaissons est en passe d’être modifiée, avec une distribution certainement moins grande de l’attention et du trafic par les géants de la "tech". Pour s’adapter à cette nouvelle réalité, nos organisations devront pouvoir compter sur leurs ressources propres, mais aussi sur une meilleure coopération et une meilleure circulation de la donnée, au plus grand bénéfice de l’ensemble de la chaîne.

Beaucoup reste à construire, mais les pistes de travail sont déjà sur la table et nous œuvrons au gf2i à mieux les faire connaître des pouvoirs publics, mais aussi des acteurs de terrain.

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