Le mouvement « Fine Free Libraries », déjà adopté par 67 % des bibliothèques au Québec (soit 699 établissements), vise à abolir les amendes de retard pour favoriser un accès égalitaire à la culture et augmenter la restitution des ouvrages, les pénalités constituant un frein à la fréquentation. En France, la Bibliothèque publique d’information (BPI) relance le débat avec une mini-conférence en ligne le 12 décembre 2024, en présence d’Eve Lagacé, directrice générale de l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ).
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Les frais de retard, un frein à l’inclusion
Les frais de retard dans les bibliothèques sont perçus comme une barrière économique excluant les publics les plus vulnérables et fragilisant les relations avec les usagers. Selon l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ), « le coût d’un livre jamais retourné sera toujours moindre que le coût social engendré par ces frais. » Déjà appliquée à 80 % de la population québécoise, cette politique favorise l’accès équitable à la culture et est reconnue comme un levier essentiel pour renforcer la fréquentation et la découvrabilité des contenus culturels.
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Un modèle inspirant pour la France
L’exemple de la bibliothèque publique de Brooklyn, où l’abolition des frais a entraîné une hausse de 25 % des nouvelles inscriptions annuelles, illustre l’impact positif de cette mesure. En plus de réduire les coûts administratifs, elle permet de recentrer les ressources sur l’accueil et la médiation. Toujours à l’état de dessein en France, ces résultats probants offrent des pistes pour repenser le rôle des bibliothèques comme espaces inclusifs et accessibles à tous.