C'est un appel à l'aide que lance Jean-Philippe Legois, Responsable du service Archives et mémoires de la ville de Sevran, à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti ainsi qu'à Najat Vallaud-Belkacem, nouvellement nommée au ministère de la Ville.
Publiant une tribune sur le site de la Gazette des communes, le responsable du service Archives et mémoires de la ville de Sevran, réclame "un droit à la culture et à la mémoire" pour les banlieues dites populaires. Pour ce faire, Jean-Philippe Legois, également président de l'Association des archivistes français (AAF), souhaite que soit relancé le projet mis en suspens d'une convention commune entre le ministère de la Culture et celui de la Ville, inscrivant l"histoire et la mémoire des quartiers comme un des axes importants de coopération de "droit commun".
Renoncer au droit à la culture et à la mémoire ?
"C'est justement parce que ces "banlieues populaires" ont des difficultés qu'il faut investir encore davantage dans les cultures et les mémoires collectives, martèle Jean-Philippe Legois ; ce n'est pas parce qu'une ville comme Sevran est pauvre qu'elle doit renoncer à ses droits à la culture et "à la mémoire".
Si la ville de Sevran est prise en exemple, c'est parce que son service municipal d'archives attend une réponse officielle du ministère de la Culture à sa demande de subvention pour l'aménagement de ses locaux. "C'est justement parce qu'une ville comme Sevran est pauvre et est confrontée à de multiples problèmes, eux-mêmes décuplés, qu'elle doit encore plus veiller à sa bonne gestion dans tous les domaines", explique le président de l'AAF. Et d'ajouter : "(Ré)inscrire ces "zones prioritaires" dans le droit commun, cela passe aussi par la bonne gestion des archives".
Réclamant que cette convention soit signée, diffusée et déclinée concrètement, Jean-Philippe Legois souhaite également que celle-ci soit explicitée par l'intermédiaire des services municipaux d'archives, qui constituent selon lui "des acteurs à part entière de ce type de démarche", n'hésitant pas à s'organiser avec d'autres réseaux pour y parvenir.
Nier l'identité des territoires
En témoignent l'organisation du colloque "Archives et politique de la ville" en 2000, par la section des archivistes municipaux de l'AAF, ou encore, à la fin de l'année dernière, d'un groupe de travail sur ces questions. Elle a également organisé une journée de rencontre inter-réseaux "Archives, histoire, travail de mémoire et politique de la ville : quels modes de coopération pour quelles politiques publiques ?", le 6 mai prochain, à Paris, avec le Réseau Mémoires-Histoires en Île-de-France. "Ignorer l’histoire et les archives, c’est (re)nier l’identité de ces territoires : qu’auraient-ils fait pour cela ?", ajoute le président de l'AAF.
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