Après l’introduction de Michel Remize, rédacteur en chef du magazine Archimag, qui a rappelé les fondamentaux de la veille (comment bien cibler le public auquel s’adressent les panoramas de presse ? qu’exige-t-il comme information ? comment personnaliser les contenus ? quels canaux de diffusion utiliser ? dans quel format les transmettre ? faut-il impérativement apporter une touche d’analyse ?), Frédéric Martinet, consultant en veille stratégique fondateur d’Actulligence, a repris le flambeau avec une analyse du marché et de ses attentes. “Aujourd’hui, nous voulons moins d’informations, mais plus d’analyse, explique le consultant toulousain. D’autant que les équipes de veille sont réduites et proches du business, donc au plus proche des problématiques. D’où une analyse plus fine des informations”.
Il est temps de moderniser sa veille et de l’affiner
C’en est donc fini de la veille à papa, généraliste et passe-partout. La veille n’est plus le “passe-plat” de l’information. Les entreprises cherchent désormais des informations qui répondent à leurs besoins concrets, des informations capables d’éclairer leurs enjeux et de s’intégrer dans des processus orientés business. D’où la disponibilité aujourd’hui d’une grande variété de formats de livrables (HTML, RTF, PDF, mobile, etc.). Frédéric Martinet interpelle également les veilleurs présents dans la salle en les incitant à se renseigner sur ce qui est fait de leurs panoramas de presse. Est-il réellement lu ? Qui le lit ? Qui l’utilise ? “Vous pouvez avoir 1000 abonnés à votre newsletter, si personne ne la lit réellement, cela ne sert à rien !”, ajoute-t-il.
Inutile donc de chercher à tout prix à faire de la volumétrie. Mieux vaut privilégier le qualitatif et identifier les besoins informatifs liés aux processus décisionnels de l’entreprise.
Sans oublier de rester ouvert et à l’écoute, mais aussi de tester de nouveaux outils. Amis veilleurs ne restez donc pas en rade sur le bord de la route et profitez de la transformation digitale pour définir de nouvelles stratégies éditoriales, et entrer dans une logique d’animation et de coordination des flux d’information.
Besoins, stratégie, outils : la BPCE se met à table
Odile Laumaille, responsable du département veille et documentation du groupe BPCE, fait ensuite part de son expérience de terrain et explique qu’au sein de la banque les articles en texte intégral sont largement demandés par les commerciaux, les directeurs d’agence et les autres membres du réseau. Elle évoque aussi les limites des panoramas réalisés avec des agrégateurs, notamment en ce qui concerne les sources disponibles et surtout la personnalisation du livrable. “Pouvoir le mettre aux couleurs du service serait la moindre des choses et permettrait de mieux l’identifier”, précise-t-elle.
Réalisé aujourd’hui sur mesure, le panorama de presse de la BPCE est proposé en HTML ou en PDF, et poussé sur mobile. Le groupe a également créé une page Scoop-It sur les objets connectés, car il y a un besoin d’infos sur ce sujet, et teste le blog. “Pour cela, nous nous appuyons sur nos jeunes en alternance qui nous font découvrir certains outils”, indique la responsable.
L’importance de “marketer” ses panoramas de presse
Enfin, Philippe Bouffaut, vice-président produits d’Europresse.com boucle ce tour de table en expliquant comment “marketer” ses panoramas de presse, mais aussi comment séduire et retenir le lecteur.
Lui aussi en convient : “La meilleure sélection d’information ne servira à rien, si elle n’est pas lue”.
Il lève le voile sur son nouvel outil de publication développé en tenant compte des retours utilisateurs et qui devrait réduire de manière drastique le temps de production. Avec, là encore, plusieurs modes de diffusion possibles (fixe et mobile) et différentes possibilités d’intégration au sein des canaux de diffusion de l’entreprise. “N’hésitez pas à faire des sondages en interne sur la pertinence de vos veilles”, lance-t-il enfin en appuyant ses propos sur le cas d’un cabinet d’avocats qui a voulu mesurer le rôle de la veille dans le gain de certaines affaires. Pour s’apercevoir que cette veille est prépondérante dans ces succès.