L’essor de l’intelligence artificielle (IA) entraîne une explosion de la consommation énergétique et des émissions carbone associées. Face à ce constat, l’École normale supérieure (ENS-PSL), la Fondation de l’ENS, l’Institut IA & Société (cofondé par l’ENS) et le spécialiste de la transformation digitale Capgemini annoncent la création d’un Observatoire mondial dédié à l’analyse et à la réduction de l’impact environnemental de l’IA. Cette initiative vise à structurer la mesure des externalités négatives de l’IA à chaque étape de son cycle de vie – entraînement, inférence et fin de vie – et à proposer des solutions concrètes pour en minimiser l’empreinte écologique.
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Base de données mondiale et promotion d'une IA durable
En réunissant des experts du monde académique, de l’industrie et de la société civile, cet Observatoire mondial sur l’impact environnemental de l’IA vise à créer une base de données en accès libre permettant aux chercheurs et développeurs de partager leurs propres données. L’objectif est double : structurer une méthodologie commune pour évaluer l’impact environnemental de l'IA et fournir des analyses stratégiques. Outre la collecte de données, l’Observatoire s’engage dans la promotion de pratiques d’IA durables et entend structurer un dialogue global grâce au partage de connaissances.
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Une réponse aux défis énergétiques de l’IA
Face aux préoccupations croissantes sur l’empreinte énergétique de l’IA générative, cette initiative répond à des constats alarmants. Selon une étude de Capgemini, ces modèles exigent jusqu’à 4 600 fois plus d’énergie que les algorithmes classiques, et la consommation énergétique de l’IA pourrait être multipliée par 24,4 d’ici 2030.
« Aujourd’hui, les entreprises sont à la recherche de gains d’efficacité, or les très grands modèles d’IA entraînent non seulement une empreinte environnementale importante, mais aussi des coûts plus élevés », explique Etienne Grass, directeur exécutif de Capgemini Invent France.