Du 23 au 24 avril, le sommet NETmundial rassemble des centaines de participants venus du monde entier, lesquels vont tenter ensemble de redéfinir les contours de la régulation de l'Internet. Souhaitant rompre avec la tutelle américaine du web, le Brésil souhaite être pris en exemple.
NETmundial, la "réunion multipartite mondiale sur l'avenir de la gouvernance de l'Internet" s'ouvre aujourd'hui pour deux jours São Paulo au Brésil. Ce sommet avait été promis par la présidente brésilienne à la tribune des Nations Unies en septembre 2013. En effet, depuis la révélation de la surveillance massive du net par les Etats-Unis, Dilma Roussef a fait de la gouvernance du Net son cheval de bataille. Elle voit dans cet événement une victoire diplomatique du Brésil pour s'affranchir de la mainmise américaine sur internet et l'occasion d'enfin redéfinir les contours de la régulation du réseau mondial.
700 participants venus de 87 pays ont pour mission d'établir, en plus des principes de gouvernance, une feuille de route régulant les infrastructures et les usages d'internet. Issus des gouvernements, de la société civile, d'associations, d'organismes techniques et d'opérateurs privés ils s'apprêtent à participer à cette gouvernance, que les organisateurs présentent comme "ouverte, participative, multipartite, technologiquement neutre, sensible aux droits de l'homme et fondée sur des principes de transparence, de responsabilité".
Une seule gouvernance ?
Derrière cette bonne volonté, certains pointent du doigt le manque de "substance" possible du document résultant de ces deux jours de sommet. Adoption de standards techniques, cyber-sécurité, protection des données personnelles, liberté d'expression ou encore statut des entreprises de contenus et de services : les sujets sont tellement nombreux qu'il est difficile d'imaginer qu'une seule et même gouvernance puisse les appréhender tous.
Rappelons que le Brésil a justement adopté, en mars dernier, une nouvelle "loi internet". Garantissant notamment la liberté d'expression et la protection de la vie privée sur le web, celle-ci pourrait servir de modèle aux les 87 pays invités au sommet.