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Les archivistes sont-ils des mélomanes qui s’ignorent ? On pourrait le penser à la lecture du parcours de Thelma Daniel.
Double apprentissage
Avant d’occuper un poste de responsable archives-records manager au sein d’un cabinet d’avocats parisien, son parcours scolaire s’est déroulé en mode hybride. De 7 à 14 ans, elle a suivi un apprentissage artistique (musique, danse, arts de la scène…) et une scolarité plus classique.
« Avec une mère travaillant à l’opéra de Lyon, j’ai baigné très tôt dans le milieu musical et je suis devenue choriste au sein de la maîtrise de cette institution. Ce fut une expérience très enrichissante qui m’a permis de découvrir l’art lyrique, mais aussi les créations musicales plus contemporaines ».
Riche de ce double apprentissage, à l’âge des études supérieures, elle se tourne vers les relations internationales et les langues. En plus de l’anglais, elle opte pour une voie exigeante : l’apprentissage du mandarin.
Quelques mois plus tard, Thelma Daniel se retrouve à l’âge de 18 ans en Nouvelle-Zélande, puis en Chine, dans le Sichuan, pour des expériences professionnelles de plusieurs mois. L’occasion de s’adapter à l’international dans le cadre de développement d’entreprises aux antipodes de sa ville natale Lyon.
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Les années Enssib
De retour en France, elle décroche un « master of international relations » à l’université Jean Moulin Lyon 3 puis, en 2018, bifurque vers l’Enssib avec un master archives numériques. Là, elle apprend les fondamentaux : le records management, les systèmes d’archivage électronique, la dématérialisation, la gestion de projet, le RGPD, le droit des archives, les normes OAIS, Iso 15-489, NF 42-013…
« Ces années passées à l’Enssib m’ont permis d’aborder de nombreux domaines liés aux sciences de l’information. Je me souviens d’une formation très complète au cours de laquelle les étudiants sont plongés à la fois dans le monde des bibliothèques, des archives, de l’édition numérique… La seconde année a été l’occasion d’écouter des intervenants extrêmement compétents ».
De la théorie à la pratique, il y a cependant un monde. C’est d’abord au sein de l’antenne régionale marseillaise de l’Ina que Thelma Daniel effectue un premier stage. Sa mission consiste à traiter un important fonds audiovisuel produit dans la célèbre Friche de la Belle de mai. À la fin des années 1980, les premières performances des rappeurs IAM et MC Solar y ont été captées sur des bandes magnétiques vidéo.
Son deuxième stage se déroule alors que la crise sanitaire de Covid-19 s’abat sur la France. Elle rejoint l’opéra de Lyon — qu’elle connaît déjà très bien — pour réaliser un état des lieux des archives artistiques et administratives. Au menu : identification et analyse des besoins, analyse des risques, suivi des enjeux de dématérialisation et de records management, propositions de gestion… De ce stage, elle rédige un mémoire professionnel : « Sur les traces du spectacle vivant : les archives de la création et le records management au service d’une mémoire des activités artistiques ; le cas de l’opéra de Lyon ».
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Un archivage très encadré
Au mois de mars 2021, elle quitte Lyon pour Paris et intègre le cabinet d’avocats Dechert LLP.
« Le domaine juridique est très exigeant pour les professionnels de l’information-documentation et l’archivage y est très encadré. Chaque jour, je me rends compte que les compétences que j’ai acquises sont essentielles dans le cadre de ma mission ».
De Paris, elle ne connaît pour l’instant que « l’ambiance morose » du couvre-feu (NDLR : cet article, issu de l'Archimag du mois de juin dernier, a été rédigé en mai 2021). Ce qui ne l’empêche pas de découvrir l’architecture parisienne à la faveur de balades improvisées. Et lorsque les beaux jours seront revenus, elle se consacrera à l’une de ses passions : la fréquentation des salles de concert et de cinéma pour rattraper un an de privations culturelles.
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Elle like
- Sa ville préférée : la beauté de Venise, l’air de Lacanau, l’atmosphère de Kunming et une touche quais de Saône de ma ville natale, Lyon.
- Sa chanson préférée : "As", Stevie Wonder.
- Son roman préféré : « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez, après quelques moments d’hésitations avec la saga « L’amie prodigieuse » d'Elena Ferrante.