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Comment Marianne Zinzen, la fille de Joséphine Baker, est devenue archiviste

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    Marianne Zinzen est le septième enfant et la première fille adoptée par Joséphine Baker; (DR)
  • Marianne Zinzen fait partie de la "tribu arc-en-ciel" : celle des 12 enfants adoptés par la star du music-hall, résistante et militante antiraciste Joséphine Baker avec son quatrième mari, le chef d'orchestre Jo Bouillon. Archiviste à la clinique d'Aulnay-sous-Bois, Marianne Zinzen dévoile son parcours, éclairé par les valeurs d'amour, de compréhension et de tolérance que lui a transmises sa mère hors du commun.

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    Une vie pleine de rebondissements, voilà comment décrire le parcours de Marianne Zinzen. Une femme aidée par l’éducation et la mentalité transmises par sa mère, Joséphine Baker, vedette du music-hall et résistante française d’origine américaine (1906-1975). Des facteurs qui ont forgé son caractère, ne jamais abandonner et toujours se relever.

    Désormais archiviste depuis une vingtaine d’années à la clinique d'Aulnay-sous-Bois, Marianne Zinzen estime être arrivée par hasard dans ce milieu. Elle développe rapidement une véritable passion pour cette profession, raison pour laquelle elle n’a plus jamais quitté cette clinique.

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    Sa mère Joséphine Baker comme source de motivation

    Initialement, Marianne Zinzen n’était pas destinée à une carrière d’archiviste. Elle sort de l’Institut Saint-Dominique de Mortefontaine en possession d’un baccalauréat littéraire en 1973 : « Étant passionnée de lettres, j’avais pour objectif de devenir professeur de littérature », explique-t-elle.

    À 19 ans, suite à la disparition de sa mère, elle met un coup d’arrêt à ses études et décide de s’occuper de sa fratrie. Elle passe donc plus d’une année à veiller sur ses frères. « Prendre soin de ma famille a toujours été indispensable. Je me devais de conserver ce lien que nos parents nous ont donné et qui nous unit ».

    En réponse au départ de son père en Argentine, Marianne Zinzen choisit de rester en France car sa vie et son avenir professionnel se trouvaient dans ce pays. Une manière également de se maintenir connectée à sa mère, sa source de motivation incontestable. 

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    Le parcours atypique de Marianne Zinzen

    Arrivée à 21 ans, Marianne Zinzen se lance dans le monde professionnel en tant que secrétaire au sein des Éditions Plein Soleil de 1976 à 1979. Elle quitte ce poste en raison d'horaires peu convenables, mais surtout à l’arrivée de son premier enfant.

    Une année plus tard, elle rejoint le secteur de la publicité de 1980 à 1984. « À la suite de cette expérience, accompagnée par une équipe formidable, j’ai décidé de faire une pause dans ma vie professionnelle pour me consacrer pleinement à mes enfants pour quelques années ».   

    Lors de cette interruption, la bureautique fait son apparition dans la société. Elle prend conscience que le monde du travail va changer. Trois années se sont écoulées, et Marianne Zinzen repart de plus belle. Elle se dirige vers Pôle emploi qui propose un concours pour une formation de six mois de bureautique en anglais. Aidé par son bilinguisme, un atout qu’elle tient de sa mère américaine et des différents voyages qu’elle a effectués lors de son enfance, elle réussit le concours. 

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    Archiviste à la clinique d’Aulnay-sous-Bois

    Après une expérience professionnelle en tant que secrétaire à mi-temps dans un cabinet médical à Paris de 1998 à 2002, elle rejoint enfin la clinique d’Aulnay-sous-Bois. Un poste qu’elle obtient au culot. « Alors que je me retrouvais sans réponse suite à ma candidature, je me suis convaincue d'aller directement sur place et d’inventer un rendez-vous prévu avec le directeur des ressources humaines ».

    À la suite de ce coup de poker, elle parvient à décrocher le poste. Elle signe son premier contrat comme employée administrative en 2003, et dispose enfin de son bureau personnel et d’une totale indépendance dans ses tâches quotidiennes.

    Au bout de deux ans, elle devient officiellement archiviste pour la clinique. « Je suis tombée amoureuse de ce métier, non pas pour les documents d’archives, mais plutôt pour la fonction en elle-même, et toutes les facettes qu’elle renferme ».

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    Transmission de savoirs et de valeurs, entre regret, souhait, accomplissement   

    Dotée d’un penchant pour les lettres, Marianne Zinzen avoue apprécier la fonction de journaliste. Un métier qu’elle aurait aimé exercer également. « Lors de l’entrée au Panthéon de ma mère, j’ai eu l’occasion de rencontrer un certain nombre de journalistes. C'est un métier qui m’a toujours attirée ». Son âme de littéraire l’a aussi fait rêver en la guidant vers le monde de l’édition et du livre. « J’aurais adoré pouvoir écrire un livre ». Bien qu’il ne soit jamais trop tard...    

    Depuis l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker, le 30 novembre 2021, Marianne Zinzen a pris l’initiative de transmettre le savoir et les valeurs qui lui ont été inculqués par sa mère et par ses frères. Elle intervient dans les collèges de Sevran qui la contactent directement. Elle souhaite raconter son histoire et s’en servir pour parler de l’importance de la diversité afin de faire passer un beau message à la jeunesse.

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    Elle like    

    • Son roman préféré : L'Élégance du hérisson de Muriel Barbery (Gallimard, 2006).
    • Son pays préféré : la France, pour sa diversité de paysages et son patrimoine. 
    • Sa chanteuse préférée : Barbra Streisand, pour sa voix incomparable.  
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