8 000. C’est, selon le New York Times, le nombre de pages web qui ont été effacées en moins d’un mois sur ordre de l’administration Trump, qui a imposé à ses fonctionnaires une date limite au 31 janvier pour supprimer de nombreuses données publiques fédérales liées à la santé, à l’environnement et aux politiques de diversité et d’inclusion. Face à cette suppression massive de données publiques et à cette censure numérique, des professionnels des archives et des spécialistes des données de différentes organisations ont immédiatement réagi en organisant des opérations de sauvegarde et de copie de différentes données (institutionnelles, de recherche, de santé, etc.).
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Le Data Rescue Project 2025
L’objectif de cette contre-attaque est de limiter l’ampleur de cette purge, qui a touché des sujets aussi divers que la prévention contre le sida, la vaccination, les maladies chroniques ou encore les statistiques sur les crimes haineux et discriminatoires. Lancé par un ensemble d’associations du monde de la technologie et des données, le Data Rescue Project 2025 recense et coordonne les projets de récupération et de sauvegarde, ainsi que les points d'accès aux données publiques des gouvernements américains qui sont actuellement en danger.
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Un “datathon” organisé en urgence
Au sein de ce mouvement, citons par exemple la plateforme participative DataLumos, portée par le Consortium interuniversitaire pour la recherche politique et sociale (ICPSR), qui a déjà centralisé plus de 85 000 jeux de données et 16 000 études publiques.
Annoncée le 6 février, l’ouverture de la base de données data.gouv par des chercheurs de l’Université d’Harvard s’inscrit dans un projet de collecte de données sur le long terme. Grâce à un “datathon”, organisé en urgence avant la date limite du 31 janvier, 300 000 jeux de données fédérales ont ainsi été récupérés et sécurisés.
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Internet Archive garantit l’accès aux informations supprimées
Naturellement, Internet Archive fait également partie de ce mouvement de résistance, puisque son programme End-of-Term Archive anticipe ces répressions politiques en sauvegardant depuis 2008 les archives web des sites gouvernementaux à chaque transition présidentielle. Entre 2024 et 2025, 500 terabytes de données publiques, soit 100 millions de pages web, ont ainsi été archivés, garantissant l’accès aux informations supprimées.