D’abord dans le collimateur de certains consommateurs, Amazon déclenche aujourd’hui l’ire d’un réseau de libraires indépendants, relayé par la presse. Sous le slogan "Boycottez Amazon", cette campagne souhaite sensibiliser l’ensemble des clients du géant américain.
Payer seulement 1.8 million de livres de taxes après avoir engrangé près de 3 milliards de livres de chiffre d’affaire sur le territoire britannique en 2011 ; c’est un peu léger, pour beaucoup d’anciens clients d’Amazon. Indignés par l’évasion fiscale du géant de la vente de produits culturels en ligne, révélée fin novembre, ils sont nombreux depuis quelques jours à se mobiliser en faveur des librairies indépendantes. Récupérant ainsi ces consommateurs "éthiques", les libraires traditionnels se frottent les mains et ont multiplié les pétitions pour pousser Amazon à payer ses impôts.
Ces initiatives individuelles ont été soutenues par le magazine Ethical Consumer, lequel a publié sur son site Internet ethicalconsumer.org un guide répertoriant les points de ventes de livres payant leurs impôts, qu’il s’agisse de librairies locales indépendantes ou même de franchises de chaînes. Transformé en un véritable mouvement collectif, la rébellion contre Amazon a également été relayée hier par The Bookseller : sous le slogan "Boycottez Amazon", le magazine spécialisé dans l'actualité de l'industrie du livre y incite les Anglais à faire leurs courses de Noël ailleurs que sur le célèbre portail en ligne.
Accusé de concurrence déloyale en proposant ses prix bas au détriment d’une imposition qui pourrait aider les services publics britanniques, très mal en point ces derniers mois, Amazon est montré du doigt même au delà des frontières de la Grande-Bretagne. En plus des services fiscaux du Royaume-Uni, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a été saisie par ceux de la France et de l’Allemagne afin de mettre fin à cette évasion fiscale.