À l’heure du tout "digital", les Dam – services ou logiciels de gestion des actifs multimédias – se multiplient presque aussi vite que les vidéos et les photos numériques... Le choix parmi ces solutions (répertoriées dans un tableau comparatif en fin d'article) se fait surtout en fonction de la sécurité et des performances attendues.
Il y a quelques années, les entreprises françaises pouvaient déjà s’appuyer sur une bonne dizaine de solutions de Dam (digital asset management) pour gérer toutes leurs ressources numériques. Aujourd’hui, elles ont le choix entre au moins 27 solutions, incluant des offres entièrement dédiées à la gestion des actifs numériques (par exemple chez Alchemy, Algoba Systems ou Opsomai...) ou des fonctionnalités de Dam intégrées aux plateformes de gestion de contenu ou de collaboration existantes (Cadic, Jalios, Kentika...).
La tendance ne semble pas près de s’inverser. Dans un rapport publié en juin 2015, l’institut d’étude britannique Technavio estime en effet que le taux de croissance annuel moyen du marché mondial du Dam s'élèvera à 22 % durant les quatre prochaines années (de 2015 à 2019). Pour ce cabinet, ce segment devrait essentiellement bénéficier de la multiplication des services en ligne ergonomiques conçus pour répondre aux attentes de tous types d’entreprises (de l’entrepreneur indépendant à la multinationale...). Mais pour Forrester, un autre institut de recherche, il peut aussi compter sur l’entrée en lice d’une foule d’éditeurs de tous horizons, soucieux d’accompagner leurs clients (par exemple les sites de e-commerce) dans la gestion des nouvelles vidéos ou des photos de produits... et les mesures d’audience associées.
Capacités d’hébergement et de recherche
Des exemples ? Stibo Systems, spécialiste des solutions de gestion de données produits, ne commercialise pas « séparément » son offre de Dam, mais il l’a
intégrée à sa plateforme de Pim (product information management). Laquelle est elle-même étroitement associée au logiciel de mise en page Adobe InDesign. « Un utilisateur d’InDesign peut interagir directement avec le contenu du Pim et automatiser certains traitements, par exemple l'insertion de tatouages numériques (watermarks) et la fabrication de documents », précise une porte-parole de la société.
Parmi les nouveaux entrants, l’entreprise française Brainsonic, spécialisée dans les vidéos en ligne et les contenus marketing, s’est pour sa part dotée récemment d’une branche Dam dédiée, baptisée Damdy, et propose ses premières solutions cloud à ses clients. Et ce, aussi bien pour mettre en place une chaîne vidéo (Cloud Video Center) que pour gérer des actifs numériques (Cloud Media Drive) ou pour fédérer des informations et des contenus marketing liés aux produits (Product Media Center).
Hébergement, connectivité...
Ces solutions sont hébergées sur le nuage Microsoft Azure. Si l’on en croit Julien Fauvel, vice-président de Brainsonic Platforms, ce n’est pas anodin. « Il y a peu de groupes qui disposent d’autant de capacité d’hébergement que Microsoft », explique-t-il. « Les solutions qui s’appuient sur Azure sont sécurisées, redondées, et elles pourront à l’avenir évoluer à la demande sans aucune limite ». Mais pour une entreprise (L’Oréal et Hasbro sont parmi les premiers groupes à s’être laissé séduire par l’offre de Brainsonic...), l’avantage est surtout de pouvoir gérer « dans un seul référentiel l’ensemble des données et des médias associés », assure Julien Fauvel.
La promesse est assez proche avec d’autres offres, comme MediaWaz (commercialisée par Oodrive) : la plateforme en ligne propose « de rassembler documents, photos et screenshots au sein d’une médiathèque », de les enrichir et de les annoter en mode « collaboratif », et de « diffuser des informations, des vidéos, photos ou tout autre document volumineux, à un public ciblé (presse, collaborateurs en interne, etc.) ».
Aller plus loin
Au-delà des capacités d’hébergement et de connectivité, les entreprises intéressées ont intérêt à vérifier qu’il est bel et bien possible d’interfacer le logiciel de Dam à leur système d’information existant, selon les spécialistes. Pour Guillaume Maubert, directeur d’Alchemy, c’est l’un des principaux atouts jouant en faveur du logiciel open source Phraseanet édité par son entreprise (l’un des seuls logiciels libres sur ce segment de marché). Il dispose d’interfaces de programmation (API) et embarque déjà des connecteurs pour Office ou Wordpress, par exemple. Pour les entreprises gérant de très grands volumes d’assets multimédias, il est en outre possible d’utiliser cette solution avec le moteur de recherche open source Elasticsearch, connu pour être l’un des plus puissants actuellement. Il ne suffit pas de collecter les ressources sur un site avec un Dam. Il faut aussi se doter de nouvelles infrastructures pour l’indexation, la recherche et la diffusion des contenus.
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