Au Mémorial de la Shoah, le président de la République a rappelé l'importance des archives dans le travail des historiens et plus largement dans la lutte contre l'oubli.
A l'occasion de l'inauguration du Mur des Noms du Mémorial de la Shoah, Emmanuel Macron a invité les Français à partager leurs archives relatives à la Shoah. "J'appelle aujourd'hui à ce que chacun et chacune dans notre pays apporte au Mémorial ses archives. Que ces archives individuelles et familiales, ces carnets qui paraissent innocents, ces lettres retrouvées soient à chaque fois vus comme des traces indispensables qui aideront à poursuivre ce travail des historiens, ce travail de mémoire".
"Apportez vos archives individuelles et familiales ici au Mémorial" a insisté Emmanuel Macron "car ce travail doit se poursuivre pour lutter contre l'oubli et tout négationnisme, pour continuer ce qui ici est parfaitement conduit : la trace, la connaissance, la transmission..."
Les archives du martyr juif
Quelques jours auparavant, lors du 75ème anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, Emmanuel Macron avait déjà évoqué le rôle joué par les archives : " Il fallait poursuivre le travail d’Isaac Schneersohn qui au cœur de la nuit en 1943 à Grenoble allait fonder le centre de documentation juive contemporain. Il fallait continuer le travail de ce qui au cœur de l’élimination rassemblèrent les preuves documentaires, les crimes, constituant pièce par pièce les archives du martyr juif prenant leur part de cette indispensable résistance".
A Paris, le Mémorial de la Shoah dispose d'un centre de documentation couvrant l'histoire de la Seconde guerre mondiale et plus largement celle des Juifs de France au XXème siècle. Ce fonds documentaire est composé de 30 millions de pièces, d'une photothèque d'environ 280 000 images et d'une bibliothèque de 50 000 références.
Un précédent, la Grande Collecte des archives 1914-1918
L'appel du président de la République s'inscrit dans un précédent, celui de la Grande Collecte qui avait été lancée en 2013 pour inciter les Français à apporter leurs archives personnelles de la Grande guerre de 14-18. En seulement une semaine, près de 10 000 personnes avaient déposé plus de 100 000 documents dans les services d'archives de métropole et d'outre-mer : lettres, photographies, journaux intimes, carnets de dessin, livrets militaires, affiches...
Une partie de ce patrimoine documentaire a été numérisée et mise en ligne sur la bibliothèque numérique européenne Europeana.