Article réservé aux abonnés Archimag.com

Quelles ressources en ligne pour les médiathèques ?

  • tendance_mediatheque_numerique-ressources-numerique.jpg

    ressources-numeriques-multimedia-mediatheques-bibliotheque
    Page d’accueil de Médiathèque Numérique. (DR)
  • Les ressources numériques proposées par les médiathèques ont été plébiscitées par les usagers lors des confinements de 2020. Trois ans plus tard, les opérateurs du marché commercialisent des catalogues variés qui s’adressent à tous les publics.

    mail Découvrez Le Bibliothécaire Innovant, la newsletter thématique gratuite d'Archimag dédiée aux professionnels des bibliothèques et de la conservation !

    Livres numériques, vidéo à la demande, presse en ligne, musique à distance, programmes d’autoformation… Les médiathèques sont désormais habituées à jongler avec ces ressources numériques toujours plus nombreuses et variées.

    Les confinements de l’année 2020 ont accéléré le recours aux ressources en ligne (REL) et leur usage semble promis à un bel avenir. Le marché des fournisseurs de contenus, quant à lui, adapte ses prestations en fonction des demandes des établissements.

    À commencer par Médiathèque Numérique et son catalogue vidéo. Des milliers de films, de documentaires, de séries et de programmes jeunesse issus du meilleur d’Arte et de la collection d’UniversCiné : c’est la promesse de la plateforme qui propose d’accéder à ces contenus en streaming ou sous forme de téléchargement.

    Afin de satisfaire les goûts de tous les usagers, ce sont plusieurs milliers de programmes français et internationaux qui figurent au menu : cinéma, documentaires, spectacles, production pour la jeunesse… Au mois de mars 2023, près de 8 200 programmes étaient mis à disposition des médiathèques.

    Lire aussi : Financement des bibliothèques : 22 euros par an et par habitant

    Une fois la médiathèque inscrite au service, l’usager pourra visionner une vidéo de son choix dans la limite du quota établi par l’établissement. Il pourra également accéder aux offres jeunesse, musique ou livre de façon illimitée selon les offres souscrites par la médiathèque.

    Le service est compatible avec les terminaux les plus courants (tablettes, mobiles ou ordinateurs tournant sous Windows, Mac OS et Linux). Les films sont proposés en HD (haute définition) ou SD (définition standard), en fonction du support utilisé.

    Suivant le quota de visionnages retenu par la médiathèque, cette dernière peut savoir à tout moment le nombre de visionnages déjà effectués ainsi que le nombre restant. « Le quota est un quota calendaire, respectant les semaines ou les mois du calendrier », indique la plateforme.

    Formules d’abonnement à l’acte ou forfaitaire

    graphique-ressource-numerique-bibliotheque-1.jpgAutre acteur du marché, CVS — Médiathèques fournit des contenus audio et vidéo à plus d’un millier de médiathèques publiques, mais aussi des centres de documentation d’entreprises (Safran, Airbus…). Son catalogue vidéo affiche plus de 320 000 références avec un enrichissement de 15 000 nouveautés chaque année.

    Côté musique, ce sont plus de 6,2 millions de références mises à disposition avec environ 50 000 nouveautés par an.

    Fournisseur multimédia, CVS-Médiathèques est également présent sur les segments de la presse en ligne et de l’autoformation. L’espace presse propose plusieurs formules d’abonnement : à l’acte ou forfaitaire.

    Disponible en flux (streaming) ou hors-ligne, le catalogue est ouvert à tous les éditeurs et aux publications locales du territoire ; ce bouquet est particulièrement intéressant pour les établissements qui souhaitent mettre la presse locale à disposition de leurs usagers.

    Cours en ligne

    Côté autoformation, les parcours d’apprentissage couvrent aussi bien le soutien scolaire que l’enseignement pour adultes. Commercialisés sous forme d’abonnement forfaitaire, ces modules proposent par exemple un accès au catalogue Assimil (pour les langues) ou encore Codes Rousseau (pour préparer les examens des permis voiture, moto et bateau) ainsi que des logiciels destinés à la lutte contre l’illettrisme en favorisant la stimulation cérébrale de seniors.

    Lire aussi : Les Français et la lecture : les jeunes décrochent, le numérique en hausse

    Le domaine de l’autoformation est également occupé par l’opérateur Toutapprendre.com qui permet de sélectionner individuellement chaque module du catalogue : cours, presse, livres & BD et services. Les cours en ligne couvrent de multiples thématiques et s’adressent au public hétérogène des bibliothèques : cours de musique, cours de sport, cours de jeux vidéo, cours de bureautique et internet, cours de français, mathématiques, soutien scolaire en ligne… Un test gratuit est proposé aux établissements désireux d’évaluer les services de Toutapprendre.com.

    Présent sur le marché de la presse en ligne destinée au grand public avec une application dédiée, Cafeyn commercialise également un produit baptisé Cafeyn for business à destination des bibliothèques et plus largement des entreprises.

    Le catalogue est riche de plus de 1 600 journaux et magazines sur tous les centres d’intérêt (actualités, culture, technologie, économie, sport, science, histoire, presse régionale…). Bonne nouvelle pour les médiathèques : elles peuvent demander un devis avant de s’engager. Cafeyn promet « des conditions tarifaires totalement ajustables à vos besoins et enjeux ainsi qu’un reporting régulier pour une compréhension complète des usages de vos bénéficiaires. »

    22 % du budget consacré aux ressources documentaires

    graphique-ressource-numerique-bibliotheque-2.jpgPour séduisant qu’il soit, ce marché des ressources en ligne représente un coût pour les médiathèques. Selon une étude récente menée par le ministère de la Culture portant sur 2 014 établissements, les ressources numériques représentent en moyenne 22 % du budget consacré aux ressources documentaires (41 874 euros en moyenne).

    Le budget consacré aux ressources numériques était en augmentation de 5 % entre 2020 et 2021, particulièrement pour les bibliothèques desservant plus de 20 000 habitants (+ 9 %).

    Résultat : les médiathèques ne se sont pas encore toutes converties aux ressources en ligne. Loin de là. 514 sur 2 014 déclarent posséder des ressources numériques. Les contenus d’autoformation (79 %), de presse (78 %) et les vidéos (72 %) sont les ressources les plus proposées devant la musique (64 %), les livres numériques (63 %) et les livres audio (50 %).

    Lire aussi : Smart bibliothèque : les avantages d’un bâtiment ultra-connecté

    Comme le faisait remarquer le consultant Marc Maisonneuve lors d’une journée d’étude qui s’est tenue à la médiathèque Marguerite Duras à Paris en 2021, « l’éditeur ne conçoit que rarement son offre pour répondre aux besoins des bibliothèques. Il vise généralement un marché plus large et pourrait être tenté de collecter des données d’usage lui permettant de démarcher ensuite vos usagers. Entreprise commerciale, l’éditeur peut également apprécier des sources de revenus complémentaires, liées à la revente des données d’usage. »

    Auteur de l’étude annuelle consacrée aux logiciels pour bibliothèques, Marc Maisonneuve rappelle également que « des engagements doivent être pris concernant le respect de la protection des données personnelles, avec une application des dispositions du RGPD. » Sans oublier le respect des règlements concernant les personnes handicapées (RGAA v4.1, WCAG 2.1).

    Encadré - Un engouement réel pour les ressources en ligne, mais aussi des points de friction

    Avec des hausses de consultation exceptionnelles enregistrées lors du premier confinement de 2020, les médiathèques ont décidé d’accroître leur offre à l’intention de leurs usagers. Au plus fort de la crise sanitaire, l’accès à ces ressources avait en effet connu une très forte hausse : entre 205 % et 382 %, selon les établissements.

    Selon une enquête du ministère de la Culture, plus de la moitié des médiathèques (58 %) avaient acté une hausse du budget alloué aux REL après le premier confinement de 2020. Mais cela se fait souvent au détriment des ressources physiques et une très large majorité d’établissements (74 %) pointe des difficultés financières pour adapter et augmenter leur offre de ressources numériques.

    Autres points de friction : 51 % des établissements mentionnent des difficultés organisationnelles liées à l’accompagnement des usagers à distance ; et 40 % évoquent des dysfonctionnements techniques pour maintenir l’offre à distance, en lien avec les différents prestataires techniques avec qui elles travaillent.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
    Publicité

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif