un guide multimédia pour le Louvre

 

Musée le plus visité du monde, le Louvre mise sur les contenus riches pour offrir de nouveaux services aux visiteurs et aux internautes : vidéo, audio, texte, technologie sans fil...

Dans son Musée imaginaire paru en 1947, André Malraux s’interrogeait sur les liens que l’art entretient avec la mort… Inépuisable sujet de réflexion! Malheureusement pour lui, Malraux est disparu trop tôt pour prendre connaissance des avancées rendues possibles par la numérisation dans le domaine de l’informationi.Les institutions culturelles adoptent progressivement des outils destinés à faciliter l’accès du public aux œuvres exposées. Depuis plusieurs semaines, le musée du Louvre propose à ses visiteurs un guide multimédia équipé de fonctionnalités vidéo et audio enrichies de contenus interactifs. Ce nouvel outil se présente sous la forme d’un micro-ordinateur de 278 grammes similaire aux assistants de poche. Muni d’écouteurs et d’un stylet, il permet aux visiteurs de visiter le Louvre selon des « parcours découverte » déclinés en neuf thèmes : parcours chefs-d’oeuvre autour de la Vénus de Milo, de la Victoire de Samothrace et de la Joconde ; parcours art français, art italien, antiquités, architectural… Il y en aura quinze à la fin de l’année 2008.
 
une voix passionnée
 

Disponible en sept langues parlées et en langue des signes française, ce guide multimédia est avant tout destiné au public individuel souhaitant découvrir le Louvre de façon autonome. Deux choix sont proposés : le visiteur peut opter pour l’un des parcours pré établis et se laisser guider par le plan affiché à l’écran. Une voix lui indique le chemin à suivre pour parvenir à chaque oeuvre. Grâce à un site dédié, le visiteur peut préparer son parcours la veille Intelligence économique.  ">i de sa visite. Il pourra même, à partir de cet été, la prolonger grâce à un numéro identifiant qui lui sera remis et permettant de retrouver son parcours mémorisé. Autre choix, le déplacement au hasard dans les galeries du musée et la possibilité de taper sur le clavier virtuel le code à quatre chiffres associé à certaines oeuvres. Dans tous les cas, le commentaire se révèle intéressant. Les concepteurs du guide multimédia ont confié ces commentaires aux conservateurs eux-mêmes plutôt qu’à des comédiens comme c’est souvent le cas avec les audioguides traditionnels. Résultat : des voix passionnées expliquent les oeuvres dans leur dimension artistique et leur contexte historique. Ainsi, Le concert champiêtre du Titien (1511) prend-il un relief particulier à la lumière du récit du conservateur spécialiste de la peinture italienne. Quant au Sacre de Napoléon (Jacques-Louis David, 1807), le visiteur sera saisi par l’intelligence du commentaire, soulignant la valeur propagandiste de cet immense tableau réalisé entre 1805 et 1807 par le peintre officiel de l’Empereur.
 
triple mécénat

Le guide multimédia a bénéficié d’un triple mécénat de la compagnie aérienne Korean Air (Corée du Sud), de Vivendi pour les extraits musicaux illustrant la visite parmi les oeuvres, et de la Fondation Orange pour les contenus multimédias à destination des publics déficients visuels et auditifs. Le président de Korean Air a fait le déplacement pour assister au lancement du guide au mois de février dernier à Paris. Coup double pour la compagnie aérienne dont le logo apparaît sur tous les guides multimédiaremis aux visiteurs et désormais au rang des « Grands mécènes » du Louvre.
 
enrichissements progressifs
 

Le déploiement du guide multimédia a été précédé de plusieurs semaines d’exploitation auprès de testeurs afin d’ajuster ses fonctionnalités aux demandes des utilisateurs. Ergonomie, durée des commentaires, interactivité… rien n’a été laissé au hasard. Outre les contenus audio et vidéo, le guide propose du texte, des animations multimédia et des jeux interactifs. Actuellement,350 commentaires de 200 oeuvres sont disponibles ; à la fin de l’année, ce sont plus de 1 000 commentaires sur 600 oeuvres qu’il sera possible d’écouter auxquels il faut ajouter un millier d’images d’orientation. Car le guide a vocation à évoluer et à bénéficier d’enrichissements progressifs aussi bien en terme de contenus que de fonctionnalités. C’est la société Antenna Audio qui a étéchargée de concevoir cette plate-forme qui utilise les technologies sans fil et les dernières versions des écrans à cristaux liquides tactiles.
 
offre culturelle multimédia
 

Le lancement de ce guide numérique s’inscrit dans la volonté du Louvre d’enrichir son offre culturelle multimédia. Le site internet">i du musée propose déjà trois bases de données regroupant près de 172 000 oeuvres.Des dispositifs interactifs tels que « l’oeuvre à la loupe » et les espaces reconstitués en trois dimensions permettent aux internautes d’accéder dans le détail aux chefs d’oeuvre du musée. Par ailleurs, le Louvre développe un pôle numérique en matière d’éducation artistique. Le site dédié à l’éducation propose ainsi 35000 oeuvresdes collections permanentes, 140000 oeuvres graphiques ainsi que des dizaines de dossiers thématiques. Les amateurs d’art et les néophytes peuvent remercier les techniques de numérisation… André Malraux est décidément mort trop tôt.
 
Le Louvre en chiffres
 

Le célèbre musée parisien a accueilli près de 8,3 millions de visiteurs en 2007, soit une hausse de 800 000 personnes par rapport à l’année précédente, ce qui fait du Louvre le musée le plus fréquenté au monde. 67 % des visiteurs sont étrangers et, en 2006, plus de la moitié du visitorat était constitué de primovisiteurs. Avec une surface de 160 000 m², le Louvre est souvent présenté comme le plus grand musée du monde en raison de ses 300 000 oeuvres d’art. Seules 35 000 sont exposées dans les différentes collections du musée : antiquités orientales, antiquités égyptiennes,antiquités grecques, arts de l’islam,sculptures, peintures… Le site internet du Louvre a, quant à lui, été consulté par 9,6 millions d’internautes.
 
 

Les podcasts d'Archimag
Gilles Pécout a été nommé à la présidence de la Bibliothèque nationale de France au printemps dernier. Au micro de Bruno Texier, pour les podcasts d'Archimag, le nouveau président présente les grandes lignes de son programme à la tête de l'institution, notamment l'apport de l'IA dans le développement de nouveaux services.