Bernard Strainchamps est libraire numérique. Créateur du site Bibliosurf qu’il a fermé au mois de janvier, il vient de rejoindre la bibliothèque numérique Feedbooks.
Pourquoi avoir arrêté Bibliosurf ?
Il y a cinq ans, Bibliosurf a été créé par un bibliothécaire qui voulait vivre de la médiation en travaillant tranquillement chez lui. Ce n'est plus possible aujourd'hui tant il faut être bon dans des nombreux domaines. Il y a deux événements qui ont motivé ma décision d'arrêter : la mise en place du filtre Panda qui a considérablement réduit la visibilité de Bibliosurf sur Google et la défiscalisation du Kindle Store au Luxembourg, qui a montré que les « gros » pouvaient tout se permettre. Mon seul regret : j'ai arrêté alors que le livre numérique commençait à prendre véritablement son essor.
Quelle sera votre nouvelle fonction au sein de Feedbooks ?
Je redeviens simple libraire, ce qui veut dire sur le net tout à la fois bibliothécaire – j'indexe le catalogue –, documentaliste – j'effectue une veille sur une cinquantaine de sites littéraires en vue d'enrichir le catalogue –, journaliste – j'interviewe de nombreux auteurs – et animateur de réseaux. C'est d'autant plus passionnant que Feedbooks développe seulement maintenant la carte de la médiation.
Quels sont les atouts des "petites" bibliothèques numériques face à Apple ou Amazon ?
Feedbooks n'a pas de device, mais cette librairie est présente sur de nombreuses applications de lecture dont Aldiko. Feedbooks, via son catalogue, est en mesure de vendre des livres dans le monde entier en respectant scrupuleusement les droits territoriaux imposés par les diffuseurs. Feedbooks propose aussi un catalogue très structuré du domaine public et des œuvres autopubliées. Bref, les fondamentaux sont très bons et alors que Feedbooks a été créé par d'excellents informaticiens, les deux jeunes dirigeants Hadrien Gardeur et Loic Roussel ont décidé d'embaucher des libraires (français, allemands, italiens et espagnols) pour se différencier d'Apple et d'Amazon.
