Shoah : l’hologramme, l’avenir des témoignages oraux

L'hologramme reproduit exactement les propos et les gestes de l'orateur, préalablement enregistrés. USC ICT

 

L’Université de Californie du Sud travaille actuellement à la création d’hologrammes, copies parfaites en 3D de survivants de la Shoah. Ces témoignages d’un genre nouveau sont développés pour être en interaction totale avec le public… jusqu’à pouvoir répondre à ses questions !

La question de la conservation des témoignages oraux et de leur mise à disposition du public n’est jamais allée aussi loin. La Fondation Shoah et l’Institut des technologies créatives (ICT), lesquelles dépendent toutes deux de l’université de Californie du Sud, se sont associées pour créer des témoignages 3D interactifs des survivants de l’Holocauste. Constatant la disparition progressive et inévitable des derniers témoins de la Shoah, le projet a pour but de perpétuer leur mémoire en créant leur hologramme. Cette copie parfaite du survivant, combinée à une technologie proche de la technologie Siri d’Apple, sera capable de raconter un récit, de reconnaître les questions du public et d’y répondre succinctement.

Pour cela, l’ICT a développé "light-stage", une technologie innovante permettant d’holographier, pour la première fois en 3D, un corps entier en taille réelle. C’est installé devant un écran vert et éclairé par un dôme de plus de 6 000 LED que le survivant enregistre ses témoignages : ils consistent à répondre à plusieurs centaines de questions durant parfois plus de 10 heures, le tout filmé par 50 caméras haute-définition.

L’enjeu d’un tel projet est crucial, car comme le rapporte le site Cent.com, seuls 500 000 rescapés de la Shoah sont encore vivants, et 6% à 10% d'entre eux meurent chaque année.

Les podcasts d'Archimag
Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".