Ce sont des chiffres qui donnent le vertige. Selon une étude l’Université de Californie, la demande mondiale de l’IA en 2027 pourrait être à l’origine de 4 à 6 fois la consommation d’eau annuelle du Danemark. D'autres chercheurs (Université du Massachusetts) ont calculé que l’entraînement de GPT-3.5 a coûté l’équivalent carbone de 136 allers-retours Paris-New-York. Ces estimations, qui remontent à 2023 et à 2019, sont aujourd'hui contestées par certains scientifiques mais elles dressent un constat : l'intelligence artificielle a un coût environnemental.
Pour autant, l'IA peut également se mettre au service de l'écologie. Un rapport du Sénat (Délégation à la prospective) recense dix exemples "où l’IA change la donne en matière d’environnement". Dans le secteur de l'énergie, le dispositif Advizeo utilise l’IA pour automatiser le suivi et le pilotage des bâtiments à distance. Objectif : réduire la consommation énergétique dans le bâtiment. Le secteur des transports peut également profiter de l'IA à l'image du projet Predict AI’r qui a permis la création d’un dispositif prédictif des impacts de la mobilité en analysant les données de bornage téléphonique et en quantifiant l’empreinte climatique quotidienne des trajets.
Prédire les canicules jusqu’à un mois à l’avance
C'est également le cas avec la prévision des phénomènes extrêmes grâce au modèle de simulation PlaSim qui est en mesure de prédire les canicules jusqu’à un mois à l’avance. Développé par une équipe du CNRS de Lyon, ce programme repose principalement sur l'apprentissage automatique (machine Learning).
La Délégation à la prospective du Sénat s'est également intéressée à des expériences menées dans les secteurs de la lutte contre les incendies, de l'aménagement du territoire et de la gestion des déchets.
"Sans verser dans le solutionnisme technologique", le Sénat souhaite proposer un état des lieux sur l'apport de l’IA à la cause environnementale. Et rappelle une condition incontournable : la qualité des données fait partie des conditions de réussite de l’IA pour l’environnement.