Malgré cette véritable aubaine, les archives d'Act Up-Paris pourraient malgré tout souffrir d'un manque de visibilité.
Un centre d'archives LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi et Trans) digne de ce nom fait toujours cruellement défaut à Paris, et ce malgré les initiatives lancées par quelques passionnés bénévoles. Mais qu'adviendra-t-il alors des 35 m3 d'archives d'Act Up-Paris, accumulés au cours de ses 25 ans de lutte contre le sida, lorsque l'association quittera ses locaux historiques de la rue Sedaine le 30 juin prochain ? En pleine crise financière, placée en redressement judiciaire par manque de moyens, l'association doit en effet se séparer d'un grand nombre de salariés et désormais voir "plus petit". Quelques mois d'échanges et de négociations auront suffi pour que l'ensemble du patrimoine archivistique d'Act Up-Paris soit finalement déposé aux Archives nationales, et ce pour une durée illimitée.
Manque de visibilité
Si Act Up restera propriétaire de ses archives, les Archives nationales seront, elles, chargées d'assurer le classement, la conservation et la diffusion de celles-ci. "Les Archives nationales font preuve d'un esprit d'ouverture en réalisant l'intérêt sociétal que représentent ces archives de la lutte contre le sida et - on peut le dire aussi - LGBT" commente Yves Grenu, l'ancien responsable des archives d'Act Up-Paris sur Yagg.com. Néanmoins, pointant du doigt l'absence criante d'un centre d'archives LGBT à Paris, Yves Grenu craint qu'en l'état ces archives pâtissent d'un possible manque de visibilité ; laquelle constitue pourtant, selon lui, le seul moyen "de combattre les discrimination et de faire avancer les droits humains".