À l'occasion du baromètre 2016 de son Observatoire Emploi des métiers de l'information, Archimag publie cinq entretiens avec des professionnels de l'information. Ils y évoquent les transformations de leurs métiers et démontent quelques idées reçues. L'enquête basée sur près de 1000 répondants et plus de 1500 annonces décortiquées est disponible en téléchargement libre sur notre site.
Marie-Aurore Hien est documentaliste, après avoir été bibliothécaire durant des années, et pourrait finalement se rapprocher des data. Elle raconte les évolutions techniques de ses métiers et surtout leur grande perméabilité aux autres secteurs de l'information.
Quels types de contenus trouve-t-on au sein la documentation de l'Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole ?
Je n'y gère presque plus de documents imprimés. La plupart des textes sont numériques.
Nous avons une photothèque interne que je gère à l'aide du logiciel Alexandrie, j'y intègre les diapositives des communes que je numérise. Je fais aussi des retouches sur ces documents iconographiques.
Enfin, bien qu'il y ait un service cartographie spécifique, je dois aussi mettre en page des dossiers avec des cartes et des plans.
La documentation en trois dimensions, voire en réalité virtuelle, se prête particulièrement bien à l'urbanisme et à l'architecture, non ?
Tout à fait. À terme, je pourrais être amenée à en traiter. Ça ne me fait pas peur de m'y former. D'ailleurs, l'AFNOR et la BNF sont déjà entrain de travailler sur les nouvelles normes de catalogage, le secteur est prêt.
Avant ça, étiez-vous déjà confrontée à ces aspects technologiques ?
Avant d'être documentaliste, j'ai travaillé pendant 8 ans à la bibliothèque universitaire de « la catho » (l'Université catholique de Lille). J'étais chargé de la bibliothèque du patrimoine : des manuscrits et des livres anciens.
L'essentiel de mon travail concernait des documents imprimés. Même si je faisais déjà de la veille et s'il m'arrivait quand même de numériser à la demande. Par exemple, un enseignant au Mexique m'avait demandé de lui scanner des pages d'un livre rare que nous détenions. Il n'avait pas d'autre moyen d'y avoir accès.
Et puis, sans préavis, j'ai dû travailler à la bibliothèque de médecine et gérer des bases de données. Je me suis formée à cela. C'est enrichissant de toucher de nouveaux mondes.
Qu'est-ce qui pourrait encore modifier vos méthodes de travail ?
Bientôt, la photothèque de l'agence sera ouverte au grand public.
Et puis, dans le cadre de la politique open data de la métropole, je devrais aussi être sollicitée. De plus en plus de chiffres et de statistiques vont être publiés et s’appuieront sur nos documents, cartes du territoire en tête.
Comment vivez-vous ces évolutions ?
Je n'ai pas de problème à passer de l'un à l'autre.
Il est possible que j'ai besoin d'une formation pour acquérir les compétences techniques pointues requises par le traitement des data. Mais j'insiste, c'est vraiment ce qui rend mon travail intéressant : ce sont des métiers en transformation permanente.