Malgré une croissance de 25 %, le marché français de l'édition numérique est marqué par une grande prudence de la part des éditeurs qui révisent à la baisse leurs prévisions de croissance.
La part du chiffre d'affaires numérique dans le chiffre d'affaires global de l'édition est passé de 4 à 5 % en 2016. Selon le baromètre réalisé par le cabinet KPMG, le marché français du livre numérique progresse de 25 % en un an mais les éditeurs font preuve de prudence et reconsidèrent leurs prévisions de parts de marché numérique à la baisse pour 2020.
"De manière très nette, nous constatons, si ce n’est une remise en question du modèle, du moins une vraie prudence sur le marché, après l’engouement des années 2011 et 2012 et l’arrivée des tablettes, qui semblait annoncer alors un changement des paradigmes pour le monde de l’édition" explique KPMG.
ePub, PDF et formats propriétaires
Les catalogues numériques des éditeurs s'en ressentent. L'offre digitale varie de 100 % pour la littérature policière, imaginaire et sentimentale à 80 % pour les essais et la bande dessinée. Elle chute à moins de 50 % pour les beaux livres qui apparaissent comme le secteur le moins bien doté. La part de livres numériques enrichis n'est pas encore majoritaire puisque seuls 47 % des éditeurs en commercialisent.
Côté formats, l'ePub et le PDF demeurent majoritaires mais l'on note un étonnant accroissement des formats propriétaires qui représentent désormais 13 % contre 5 % en 2015.
Près d'un tiers des éditeurs ne dispose d'aucune offre numérique
Ce baromètre rappelle également un chiffre important : 31 % des éditeurs interrogés ne disposent toujours pas d'une offre de livres numériques ! Et plus de la moitié d'entre eux (56 %) ne prévoit pas d'en développer une.
Le baromètre de l'édition numérique a été mené de mars à juin 2016 par le cabinet KPMG auprès de 127 maisons d'édition. L'analyse a été réalisée sur la base de 86 questionnaires remplis par 79 éditeurs indépendants et 7 groupes appartenant à tous les secteurs éditoriaux.