Les réseaux sociaux d'entreprise (RSE) ne sont pas forcément des clones des réseaux grand public. Ils deviennent même pour la plupart de grandes plateformes dédiées au travail numérique (digital workplaces), étroitement liées aux autres logiciels installés.
Dominé de la tête et des épaules par de grands éditeurs, comme Facebook et Microsoft, le marché des réseaux sociaux d'entreprise (RSE) et des solutions de travail collaboratif est toujours aussi vigoureux. Mais il est en pleine évolution, avec une multiplication des offres spécialisées pour certaines activités ou certains métiers. Ce glissement est assez logique.
Les fonctionnalités dites « sociales » (outils de création de profils ou de partage d'informations entre collaborateurs...) sont arrivées à un stade de « maturité », souligne la société de services Spectrum Groupe dans son « benchmark 2017 » des réseaux sociaux d'entreprise. La plupart des éditeurs s'appuient aussi sur leurs autres logiciels – ou sur l'expérience acquise au fil des ans – pour construire des...
...« offres digitales » plus complètes et ciblées vers des audiences clés.
rassembler les outils du collaborateur
Le marché englobe aujourd'hui aussi bien des grands « hubs » (telles la G Suite de Google ou la suite Office 365 de Microsoft, qui intègre Yammer et Teams) que des solutions spécialisées « verticales » (Abilian SBE, Jamespot, SeeMy, TalkSpirit...) et des plateformes digitales (eXo Platform, Jalios, avec Jplatform, ou Salesforce.com, avec Community Cloud, et VMware, avec Socialcast...).
Ces dernières sont notamment proposées par des éditeurs qui capitalisent sur leur expertise dans les portails et la gestion de contenu pour consolider en un endroit tout l'environnement de travail d'un collaborateur. « Avant de lancer des RSE, nous proposions des portails documentaires et des intranet collaboratifs », souligne Vincent Bouthors, PDG de Jalios.
« eXo Platform a vu le jour en 2003, initialement surtout autour des logiciels permettant de créer des portails d'entreprise », ajoute de son côté Patrice Lamarque, responsable des produits de cet éditeur.
La valeur ajoutée des « digital workplaces » par rapport aux RSE historiques ? « Historiquement, alors même qu'ils avaient pour objectif de faire travailler les gens ensemble sur des documents partagés, la plupart des réseaux sociaux d'entreprise ont en fait amplifié le cloisonnement applicatif, explique Vincent Bouthors. La digitale workplace permet au contraire de rassembler à un seul endroit tous les outils utiles à un collaborateur ».
Il cite, par exemple, les données outils de collaboration et de productivité, les tableaux de bord et les données émanant des logiciels métier, ou encore les alertes incidents lancées par les utilisateurs d'un système informatique...
moteurs de réseaux privatifs
L'éditeur allemand United Planet, qui développe actuellement la vente de sa plateforme Intrexx dans l'Hexagone, a adopté une même stratégie de centralisation des outils et des données.
« Nous sommes très performants dans l'intégration des données provenant des progiciels édités par SAP, Sage, IBM ou Microsoft », avance Cédric Rosenberg, en charge du développement du réseau de partenaires de United Planet en France.
La solution est en outre comparable à un « webkit de construction », incluant divers modules permettant de créer un portail d'entreprise ultra personnalisé.
Mais d'autres éditeurs encore, comme le français Whaller, se démarquent aujourd'hui à l'aide de nouvelles solutions facilitant la création, à partir d'un seul compte, d'une multitude de réseaux privatifs étanches et sécurisés. C'est une sorte de retour aux fondamentaux, selon Thomas Fauré, PDG de cette start-up, qui rappelle que Facebook se concentrait à l'origine exclusivement sur des réseaux « privatifs. »
Avec le service en ligne Whaller – qui vient par exemple d'être adoptée par la Métropole du Grand Paris –, vous pouvez ouvrir en quelques clics un réseau centré autour d'une communauté (ingénieurs consultants intervenants sur un projet, commerciaux, bêta-testeurs d'un logiciel, équipe marketing...).
Autre axe de différenciation : les notifications sont aussi peu nombreuses que discrètes (à l'opposé des pratiques en vigueur sur les réseaux grand public).
« Nous partons du principe que la créativité et l'efficacité des collaborateurs sont inversement proportionnelles au temps passé sur certains outils, dont les messageries, justifie Thomas Fauré. Il est donc contre-productif de les informer en temps réel sur chaque nouveauté mineure ou de les sursolliciter ! »
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