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Ils prennent la forme d’un texte, d’une vidéo, de captures d’écran, d’animations flash, d’une application mobile, permettent de s’informer ou se former à son rythme et sont particulièrement appréciés des internautes : il s’agit bien sûr des tutoriels !
D’abord destinés au secteur informatique, ils se sont rapidement adaptés à d’autres domaines d’activité : beauté, cuisine, bricolage, automobile, jardinage, sport, loisirs créatifs et bien d’autres.
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Un levier adapté à la communication
Ce succès ne doit rien au hasard ! En effet, les tutoriels reposent avant tout sur l’autoformation et ne nécessitent pas forcément de disposer de beaucoup de temps pour apprendre de nouvelles choses (3 à 10 minutes en moyenne).
Pour un centre de documentation ou un service de veille, une bibliothèque ou un service d’archives, ils sont également l’occasion de proposer un contenu différent, davantage axé sur la pédagogie, et visant l’utilité apportée aux utilisateurs ou visiteurs.
Découvrez un guide complet dédié à la stratégie digitale des professionnels du patrimoine, des bibliothèques et de la documentation !
Doc, bib et patrimoine : tirer profit du digital
Comment documentation, archives, bibliothèques ou musées peuvent-ils être digitaux pour des utilisateurs digitaux ? Il s’agit d’abord de faire le point sur ses lacunes et atouts pour construire ensuite sa stratégie digitale afin de conquérir et fidéliser de nouveaux publics. Cibler ses utilisateurs, souvent mobiles, recourant à plusieurs écrans, est une importante phase préalable. Pour son projet, différentes voies peuvent être empruntées : web, réseaux sociaux, newsletter, Mooc, blog, vidéo, podcast, réalité augmentée ou virtuelle ! Les contenus sont également à adapter. Un guide avec des méthodes, des avis d’experts et des témoignages sur des expériences innovantes. Je découvre le sommaire.
Parallèlement, des avantages non négligeables en découlent : gain de visibilité, fidélisation, création de lien avec les utilisateurs, modernisation de l’image. Le tutoriel a l’avantage d’être un levier adapté à la communication, aussi bien en interne que vis-à-vis de l’externe.
De plus, un tutoriel vidéo se prêtant généralement à son partage viral, il doit permettre de toucher au-delà de ses cibles habituelles. Dès lors : comment concevoir un tutoriel ?
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1. Choisir le sujet de sa vidéo
Autant commencer par un sujet simple, dans une démarche agile : il permettra de mener à bout toutes les étapes de conception, fabrication et diffusion, d’avoir un feed-back des utilisateurs et d’en tirer les enseignements pour le suivant.
Voici quelques idées de sujets :
- pour sa veille, comment paramétrer un agrégateur de flux RSS ;
- comment rechercher dans le catalogue de la bibliothèque ;
- comment faire une recherche généalogique ;
- comment s’applique le protocole anti-Covid dans le service...
Ciblez évidemment un sujet qui corresponde à des besoins exprimés par les utilisateurs ou visiteurs. Réunissez vos sources pour le documenter et être sûr de bien le « border ».
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2. Scénariser, séquencer sa vidéo
Mettez par écrit votre scénario. Essayez de vous mettre à la place de l’utilisateur. Quels sont les principaux messages à faire passer ? Quelle histoire lui raconter ? Avec quel niveau de technicité et de vocabulaire ? Inutile de faire de la littérature, une liste à puces ou un tableau conviennent très bien.
Connaissant l’histoire, il faut passer au texte (le script) et aux images. Que faire passer par l’image plutôt qu’oralement ? Au début, vous tâtonnerez sûrement un peu, mais l’habitude viendra.
Mieux vaut ne pas graver le script dans le marbre et laisser la possibilité au texte et à l’image de s’adapter l’un à l’autre au fur et à mesure de la réalisation.
Faites de la place à l’humour et à l’émotion, cela crée de la complicité, de la proximité et les messages passeront mieux.
Hébergerez-vous votre tuto au sein de votre propre site ou sur une plateforme généraliste, à la recherche de notoriété ? La question doit être posée en amont. Elle est déterminante quant au choix du titre, des mots-clés ou tags, de l’URL.
Faites-vous aider de la compétence référencement (ou « optimisation pour les moteurs de recherche », SEO) de votre équipe.
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Call to action
Vient ensuite le séquençage. Vous pouvez décrire séquence par séquence dans un storyboard (on en trouve facilement des modèles sur le web). Cela vous donnera une idée de la durée probable de votre tuto. Ne soyez pas trop long.
N’hésitez pas à élaguer pour vous focaliser sur l’essentiel. Prévoyez bien sûr une introduction, mais attention ! pas de clap de fin. Ou en tout cas, laissez la porte ouverte à vos utilisateurs : un contact, si nécessaire, un autre tuto pour aller plus loin, un lien pour s’abonner à la newsletter dont il était question, liker ou tweeter, etc. Ceci un peu dans l’esprit du « call to action » cher aux marketeurs.
Et aussi sondez vos internautes : ce tuto vous a-t-il été peu utile ? moyennement utile ? très utile ?
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3. Tournage de la vidéo
Vous avez sourcé vos outils de création de vidéo animée ou de screencast. Vous avez peut-être aussi prévu de vous filmer.
Faute d’une caméra ou d’un bel appareil photo-vidéo, c’est possible avec un smartphone qu’il vaudra mieux poser sur un pied et équiper d’un micro externe. Évitez la caméra selfie, la plupart du temps de moindre qualité que la caméra principale.
Installez un « retour image » en reliant le smartphone à un écran via un adaptateur, ou en le répliquant via wifi grâce à un logiciel ad hoc - ce qui en même temps libère la prise du smartphone au bénéfice du micro externe.
Vérifiez le matériel de prise de son. Rien de plus agaçant que de finir un enregistrement pour se rendre compte au moment du montage qu’il y avait un problème de micro - c’est du vécu !
Soyez pro ! Avant de vous lancer dans le tournage, faites une petite répétition. Dire son texte à voix haute révélera tout de suite les dernières scories à éliminer.
One shot ou pas
Action ! Si vous êtes « face caméra », restez naturel, parlez clairement, maîtrisez votre débit de parole. N’essayez pas forcément de tourner en « one shot », en allant jusqu’au bout. Votre langue a fourché ? Laissez deux secondes de blanc et reprenez. Vous garderez le meilleur au montage, les microruptures de plans ne sont pas dramatiques.
Vous n’allez pas varier les plans, ce serait contre-productif pour un tuto qui se veut court, simple et efficace. Tout au plus, vous pourrez grossir le plan au montage, par séquences, pour donner du rythme.
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4. Montage de la vidéo
Bien souvent, les ordinateurs possèdent en natif un logiciel de montage - ou téléchargez-en un gratuit. C’est suffisant pour démarrer et la manipulation est très intuitive.
Avec un peu de pratique, vous parviendrez à caler images et sons, à ajouter les incrustations nécessaires et les sous-titres, manuellement ou par le biais d’un fichier. Enregistrez dans un format standard (avi, mov, mp4, wmv…)
5. Diffusion de la vidéo
Il vous reste à publier votre tuto sur votre site ou sur la plateforme de votre choix. Et à déployer votre stratégie de communication.
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Bonus : anatomie d’un tuto vidéo
Serda Formation recourt fréquemment au tuto vidéo en tant qu’outil pédagogique. C’est par exemple le cas avec « Le cycle de veille : méthodes et bonnes pratiques », un tuto de trois modules sur la veille, créé par Jean Gauthier, responsable Serda Compétences, avec l’assistance technique d’Erwan Picaud. Aperçu de sa fabrication en quelques points :
- Script construit avec un outil de mind mapping ; travail itératif effectué avec les formateurs eux-mêmes. Durée : plusieurs heures.
- Elaboration du storyboard : description par séquence, en ajoutant éventuellement les animations souhaitées. C’est le moment où l’on travaille sur le texte qui apparaîtra en sous-titre et qui sera dicté par la voix off. Durée : 3 jours pour les 3 modules d’environ 10 minutes.
- Production avec deux outils complémentaires :
- outil Powtoon de création et de motion design ; il permet de faire des scénettes animées avec des personnages, des items ou des fonds d’écran dynamiques, mais aussi d’insérer du texte ou des effets spéciaux ; coût d’environ 30 euros par mois ;
- outil Camtasia de montage vidéo, avec possibilité d’insertion de pistes audio traitées séparément ; coût d’environ 300 euros.
Les sons (musiques, bruitages, voix off…) ne sont captés qu’en phase finale. Puis phase de synchronisation et de calage pour avoir une vidéo fluide et parfaitement séquencée.
Format choisi : mp4.
Durée : environ 3,5 jours par module.
- Résultat : plus de 2 500 professionnels ont suivi ce tuto vidéo sur la veille.
- Conseils de Jean Gauthier :
1. prenez le temps de faire un séquençage exhaustif et logique avant de vous lancer dans le scénario ; faites un rétroplanning de production ;
2. validez bien le storyboard ainsi que les textes qui serviront aux sous-titres et à la voix off avant de vous lancer dans la production ;
3. captez la voix off de façon séparée, pour avoir un bon rythme et un ton uniforme.