Sommaire du dossier :
- Archives : pourquoi et comment valoriser son patrimoine ?
- Les archives de BNP Paribas : la valorisation par le web
- Tonnerre de Brest ! Le Télégramme numérise ses archives...
- Comment la Croix-Rouge a ouvert son patrimoine audiovisuel
- Patrimoine : Safran centralise son histoire pour mieux la valoriser
Le Télégramme a procédé à la numérisation de ses archives éditoriales pour les offrir en libre accès à ses lecteurs et aux historiens. Un projet qui est passé par les incontournables étapes de récolement réalisées par les archives municipales de Brest. Les internautes disposent désormais d'une plateforme qui permet de découvrir plus de 100 000 pages numérisées.
Tous les Bretons connaissent Le Télégramme. Avec ses 19 éditions (Brest, Rennes, Quimper...), le quotidien régional est inséré au plus près du territoire et écoule chaque jour 205 000 exemplaires. Les Bretons sont en revanche moins nombreux à savoir que leur journal a pris la succession de La Dépêche de Brest en 1944. Mais tous peuvent désormais découvrir gratuitement les archives numérisées du quotidien.
Depuis 2013, une plateforme dédiée permet aux internautes d'accéder à un large patrimoine éditorial couvrant la période 1886-1944. Au menu : plus de 22 000 images numérisées produites à partir des fonds du journal et de collections diverses (services d'archives départementales et municipales, bibliothèques...) A commencer par le premier numéro paru le 19 novembre 1886 :
"Je vous présente La Dépêche de Brest. Elle naît seulement et réclame votre indulgence", écrivait alors le rédacteur en chef Dessoye.
Rassembler des archives dispersées
Mais avant de procéder à la mise en ligne, Le Télégramme a dû rassembler ses archives qui étaient jusque-là dispersées sur plusieurs sites : au siège de la rédaction, mais aussi au sein des archives départementales du Finistère et de la bibliothèque municipale de Brest. Une archiviste des archives municipales et communautaires de Brest s'est rendue à la rédaction pour réaliser un récolement et évaluer la qualité du fonds.
"Nous sommes parvenus à retrouver tous les numéros manquants et à reconstituer l'intégralité du fonds, se réjouit Gilles Danet, responsable du développement des contenus numériques du Télégramme. C'est une bonne nouvelle car nous avions constaté une forte curiosité de la part des généalogistes et des historiens pour les anciens numéros. Ils peuvent désormais les consulter à tout moment et gratuitement depuis chez eux sans avoir à se déplacer aux archives départementales".
Mieux, ils peuvent même les télécharger au format PDF et profiter d'une interface fluide qui propose une multitude de fonctions : recherche plein texte, zoom, partage sur les réseaux sociaux... Le tout sans bourse délier. Seule la réutilisation commerciale est soumise à l'autorisation du Télégramme.
Numérisation, OCR, mise en ligne et hébergement
C'est en 2011 que le quotidien a décidé de valoriser son fonds patrimonial. Grâce à des aides ministérielles et au soutien financier de la mairie de Brest et des archives municipales de Brest, Le Télégramme a pu lancer son chantier de numérisation qui a été confié au prestataire Arkhênum. Une opératrice de la société s'est rendue sur place et a méthodiquement procédé à la numérisation du vieux papier. Au rythme quotidien de 1 300 pages par jour, il aura fallu près de quatre mois de production pour scanner l'intégralité du fonds, soit 106 903 pages très exactement.
"Nous avons retenu Arkhênum et son partenaire Yoolib car ils étaient en mesure d'assurer une chaîne de production complète : numérisation plus OCR (reconnaissance optique de caractères) plus mise en ligne plus hébergement", explique Gilles Danet.
A l'usage, la plateforme se révèle intuitive et quelques minutes suffisent pour prendre en main l'ensemble des outils : choix du mode de navigation (listes, vignettes, frise chronologique...), système d'autocomplétion dans le moteur de recherche, accès à une notice détaillée... Plus d'un siècle après sa naissance, La Dépêche de Brest devenue entre-temps Le Télégramme (re)vit son passé en mode numérique.
Le Télégramme, de l'hyper local au numérique
Avec 19 éditions qui couvrent quatre départements (Finistère, Morbihan, Côtes d'Armor, Ile-et-Vilaine), le Télégramme est implanté au plus profond de la Bretagne. Résultat : le quotidien peut se targuer d'un important nombre d'abonnés (160 000 personnes) pour une diffusion totale de 205 000 exemplaires par jour qui sont lus par plus de 670 000 personnes. Cet ancrage dans le territoire ne l'a pas empêché de se projeter dans l'avenir. Le Télégramme a fait son apparition sur le web dès 1996 devenant ainsi l'un des précurseurs de la presse française sur la toile. Aujourd'hui, il propose à ses lecteurs plusieurs applications de suivi de l'actualité en temps réel et de lecture sur tablette de ses éditions. Côté réseaux sociaux, chacune des 19 éditions dispose d'une page Facebook enrichie plusieurs fois par jour. Et son compte Twitter totalise plus de 85 000 suiveurs sans oublier tous les comptes produits par les journalistes de la rédaction.
Le projet en trois dates
- 2011 : lancement du projet
- 2012 : chantier de numérisation réalisé sur site
- 2013 : ouverture de la plateforme de consultation