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Les humanités numériques selon Ariane Pinche

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    Ariane Pince est chercheuse en hagiographie française et humanités numériques au CNRS. (DR)
  • Chercheuse en hagiographie française et humanités numériques au CNRS, Ariane Pinche défriche les textes anciens en faisant appel aux technologies les plus modernes. Portrait.

    enlightenedCET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°373
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    Sur son profil LinkedIn, il faut s’y reprendre à plusieurs reprises pour bien mesurer l’étendue de ses compétences : édition de textes médiévaux, édition numérique, lemmatisation, littérature hagiographique, handwritten text recognition…

    Quant à sa thèse de doctorat, soutenue en 2021, elle portait sur un sujet énigmatique : "Édition nativement numérique du recueil hagiographique Li Seint Confessor de Wauchier de Denain, d’après le manuscrit 412 de la Bibliothèque nationale de France".

    Lire aussi : Les promesses de la reconnaissance d'écriture manuscrite

    Avec un tel bagage, Ariane Pinche est bien à sa place au sein du laboratoire CIHAM du CNRS, où elle occupe un poste de chercheuse en hagiographie française et humanités numériques. C’est d’ailleurs à elle que s’est adressé Archimag l’an dernier pour un article consacré à la technologie HTR. Le handwritten text recognition, ou reconnaissance de l’écriture manuscrite, permet de transcrire un texte manuscrit en un texte codé numériquement.

    "Ma passion pour la littérature, la grammaire et l’histoire a rejoint ma formation scientifique initiale", explique-t-elle. "Après un Bac S qui m’a bien préparée aux algorithmes, j’ai rejoint l’université Jean Moulin Lyon 3 pour un master de lettres classiques, puis une agrégation de grammaire".

    La stylométrie à l’École nationale des chartes

    En 2013, Ariane Pinche quitte Lyon et se rend à Paris pour intégrer le master 2 Technologies numériques appliquées à l’histoire au sein de l’École nationale des chartes (ENC).

    "J’ai traversé Paris en long en large et en travers ! Et c’est à l’ENC que j’ai commencé à m’intéresser aux technologies de reconnaissance de l’écriture manuscrite qui sont aujourd’hui au centre de mes recherches. L’école nous a même permis de profiter d’une visite privée de l’Opéra de Paris, un grand moment de bonheur !"

    Lire aussi : L’Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique conserve des milliers d'ego-documents dans ses archives

    Dix ans après y avoir été étudiante, elle est passée de l’autre côté de l’estrade pour enseigner l’édition numérique, et notamment les normes XML TEI, XSLT, à l’ENC. Elle y revient de temps en temps comme intervenante lors de journées d’étude et de colloques.

    L’occasion de retrouver des camarades de promotion versés, comme elle, dans la stylométrie, cette discipline au croisement de la linguistique et de la statistique qui permet d’attribuer avec une quasi-certitude une œuvre littéraire à un auteur.

    Capital culturel

    Si elle revendique volontiers être issue de la classe moyenne (une mère infirmière scolaire et un père passé par la publicité et le monde de l’édition), Ariane Pinche reconnaît avoir bénéficié de la transmission d’un capital culturel auquel elle reste très attachée : "les livres étaient présents à la maison et mes parents m’ont permis de faire de la danse classique et de la musique. En revanche, j’ai davantage fréquenté les librairies que les bibliothèques…"

    Revenue vivre à Lyon parmi les siens, elle mène une mission au sein du CNRS : la constitution de corpus et l’entraînement de modèles pour améliorer la reconnaissance automatique de texte (HTR) sur les manuscrits médiévaux.

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    Un travail qu’elle partage au sein du projet Fabliaux : celui-ci a pour ambition de mettre les fabliaux français (des courts récits populaires du Moyen-Âge) à la disposition des chercheurs et du grand public sur le site Base de français médiéval.

    Les plus téméraires de nos lecteurs oseront-ils se frotter aux articles d’Ariane Pinche, mis à disposition sur la plateforme HAL Science ouverte ?

    Elle like

    • Sa ville préférée ? Lyon, ma ville natale, pour rester en contact avec ma famille et mes amis.
    • Son outil numérique préféré ? eScriptorium, que j’utilise quotidiennement dans le cadre de mes recherches. Je ne pourrais plus travailler sans lui.
    • Sa chanson préférée ? "I am the rain", de Pete Doherty, pour la poésie et la mélancolie qui s’en dégagent. Cet artiste mérite d’être connu pour ses qualités de poète, plutôt que pour ses frasques…
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