3 questions à Rémi Mathis

Rémi Mathis Marie-Lan Nguyen Wikimedia Commons

 

Rémi Mathis est président de Wikimédia France

Wikimédia France a récolté 980 000 euros de dons de la part des internautes. Que sait-on de ces donateurs et de leurs motivations ?

Les donateurs ont été près de 38 000 en 2011 : c’est à la fois énorme puisqu’ils sont trois fois plus nombreux qu’en 2010 et peu, comparé aux 19 millions de visiteurs uniques de Wikipédia chaque mois. Les commentaires qu’ils laissent montrent qu’ils considèrent souvent leur don comme un juste retour des choses : ils contribuent à faire vivre un site qu’ils utilisent souvent. Ils soulignent aussi l’importance de la connaissance, de l’absence de publicité, du partage : Wikipédia est vue comme une île d’humanisme et de culture dans le monde commercial qui est le nôtre.

À combien s'élèvent les frais de fonctionnement de Wikimédia France ?

En tant qu’association gérant des fonds essentiellement issus de dons de particuliers, nous faisons très attention à réduire les frais de fonctionnement au minimum nécessaire. L’efficacité de notre action nous a toutefois poussés à nous professionnaliser : nous disposons actuellement de trois salariés en CDI et embauchons des CDD sur des missions ponctuelles. Les bénévoles jouissent ainsi d’un soutien dans l’organisation des actions, ce qui nous permet d’être plus ambitieux et de répondre plus aisément aux sollicitations de partenaires. Avec tout cela, nous réussissons à limiter nos frais de fonctionnement à moins de 10 % de notre budget. Nos comptes sont bien entendu scrutés et validés par un commissaire aux comptes indépendant, avant de l’être en AG.

Quels sont les projets de Wikimédia France ?

En 2012, ils sont nombreux. Nous agirons vers le monde de l’éducation et de la recherche afin de former les formateurs (professeurs, bibliothécaires…) et les chercheurs à un outil qu’ils ne connaissent pas toujours bien. Nous poursuivrons nos actions en direction des institutions culturelles, à travers quelques grands partenariats, mais aussi en donnant les moyens à tout musée ou toute bibliothèque de contribuer tout seul grâce à un kit d’outils. Le troisième grand axe est celui de la francophonie afin d’apporter Wikipédia dans les pays où il est difficile de se connecter à internet. Enfin, nous avons des projets plus techniques, notamment pour favoriser l’accessibilité de Wikipédia (handicapés) et en proposer une extraction pour le web sémantique.

Les podcasts d'Archimag
Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".