clic ! Les photos sont sur le web

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De plus en plus d'éditeurs proposent des outils de gestion de photothèques aux entreprises. Des outils qui incluent désormais souvent des solutions de traitement automatisé des métadonnées et de transfert des clichés entre les applications.

Compacts, bridges, reflex, smartphones embarquant un capteur photo... Les appareils photos sont partout ! Les photographies se multiplient aussi, à la maison, mais aussi dans les entreprises « confrontées à la nécessité de gérer les doubles numériques, postés sur tel ou tel site, puis sur telle ou telle application... », affirme Guillaume Maubert, directeur d'Alchemy, éditeur du logiciel open source de gestion de photothèques Phraseanet. « L'enjeu est de centraliser le média et de faciliter son partage partout où c'est possible », explique-t-il. Et par là même « d'optimiser autant que possible le stockage », abonde Guillaume Brandenburg, directeur marchés Europe chez Autonomy (HP).

L'offre est pléthorique. De nombreux éditeurs ont développé des solutions autonomes (Image Hawker et ImagesEnLigne chez Agelia, GescoMedia chez Gesco, Orphea Studio chez Algoba Systems, ePhoto chez Einden Studio ou encore Ajaris d'Orkis et Imaload Manager d'Imaload…). De nombreux autres ont ajouté des composants de gestion de photothèques à leurs plateformes de gestion de contenu (EverSuite chez Ever Team, Kentika Pro chez Kentika et JCMS de Jalios...). Et certaines banques d'images, comme Fotolia, proposent désormais leurs propres outils permettant de gérer les visuels achetés sur leurs plateformes (Fotolia Desktop).

faciliter les traitements

Il y en a pour tous les goûts, pour tous les besoins et pour toutes les bourses. Pour les plus gros projets, l'offre Virage Mediabin d'Autonomy, centrée sur la gestion de contenus « riches » (photo, vidéo, audio), permet par exemple de « centraliser les fichiers, de les associer les uns aux autres et de les transformer en documents multimédia au travers d'un moteur de workflow intégré », insiste Guillaume Brandenburg. L'une des forces des outils spécialisés de gestion de photothèques réside en outre dans « leurs fonctionnalités de publication vers des applications tierces », relève Guillaume Maubert. Pour certains de ses clients, notamment pour la mairie de Paris et France Télévisions, Alchemy développe ainsi ses propres interfaces de programmation afin de jeter des ponts entre Phraseanet et leurs systèmes de gestion de contenu. La démarche est la même pour Keepeek, qui a développé nombre de connecteurs pour relier Keepeek 360° aux CMS d'entreprises comme l'Apec, Auchan ou Mobalpa.

Les deux mondes convergent. « On peut aussi souvent trouver ces fonctionnalités directement dans le CMS », estime de son côté Elie Auvray, PDG et co-fondateur du système open source de gestion de contenu Jahia, en soulignant que Jahia s'est dès sa création inscrit « dans une logique de convergence applicative, consistant à proposer un CMS permettant de gérer tous les documents - des textes aux photos, en passant par les vidéos... » Cette logique a conduit l'éditeur à intégrer à sa plateforme la librairie de développement open source ImageMagick. Ce qui lui permet de proposer directement dans Jahia « des fonctionnalités de traitement de l'image, comme la rotation, le redimensionnement et la retouche des images ».

automatiser et enrichir l'indexation

La correction ou la reconnaissance d'images sont des axes clés d'innovation. Autonomy se targue notamment d'être en capacité d'analyser ce qui est affiché dans une photo avec sa technologie de recherche Idol. De façon croissante, un visage, un lieu, un logo peuvent être automatiquement reconnus, si l'on en croit Guillaume Brandenburg, qui ajoute : « Grâce aux données analysées, nous arrivons à classifier les données et à créer automatiquement des nuages de tags à partir de tous les éléments liés à la photo ».

Et il existe encore bien d'autres axes de recherche. Pour Guillaume Maubert, « les plus gros progrès à accomplir se trouvent du côté de l'indexation et de la surindexation des images » – une surindexation qui passe par l'ajout de « descripteurs appartenant à la même chaîne hiérarchique que le descripteur identifié par l'analyse du contenu », selon l'ADBS.

L'arrivée d'une nouvelle génération d'appareils photos numériques intégrant des GPS facilite aussi l'émergence d'outils de géolocalisation des images. « Ces technologies ont un coût pour les photographes, qui doivent s'équiper », explique Gabriel Godallier, directeur de Propixo, éditeur de services en ligne de gestion de flux d'images et d'informations destinés aux détenteurs de fonds photographiques et aux grands gestionnaires d'images (agences photos, agences de presse...). « Les métadonnées Exif [Exchangeable image file format] intègrent les coordonnées GPS du lieu de prise de chaque nouvelle photo, ce qui fait gagner du temps au photographe et constitue une nouvelle source d'information très précieuse pour les photothèques ».

A mesure que les fonds numériques se densifient, les spécialistes auront de plus en plus à gérer et à recouper toutes les informations associées aux photos – coordonnées GPS, watermark ou tatouages numériques, données de facturation, informations d'utilisation... Et, bien entendu, les gagnants seront ceux qui parviendront à automatiser au maximum l'entrée des légendes, le transfert des flux de données, la gestion des formats de lecture ou encore l'archivage.

Outils de gestion de photothèques associés à des plateformes d’ECM (Tableaux en PDF d'Archimag)

Les podcasts d'Archimag
Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.