Après l’Autorité française de la concurrence, la Commission européenne enquête sur la position hégémonique de Google. Réactions.
Le 30 novembre dernier, la Commission européenne a annoncé le lancement d’une enquête pour abus de position dominante contre Google. A l’origine de cette enquête, trois plaintes émises par les sites Foundem, Ejustice.fr et Ciao. L’enquête a pour objet de déterminer si Google a abusé d’une position dominante sur le marché de la recherche en ligne. Par exemple en abaissant dans ses résultats de recherche gratuits le rang de services concurrents. Et s’il a privilégié ses propres services de recherche verticaux par rapport à ses compétiteurs. Une démarche de plus contre Google dans le même ordre d’idée que celle lancée par l’Autorité française de la concurrence. Google avait décidé de ne plus référencer les liens sponsorisés de la société Navx, spécialisée dans la localisation de radars routiers. L’institution doit rendre son avis avant la fin de l’année.
modifier le droit
Quelques acteurs du milieu ont bien sûr réagi à cette annonce. Si certaines réactions, comme celle de l’association Icomp peuvent paraître intéressées, cette association est en partie financée par Microsoft, d’autres ont le mérite de poser des questions de fond. Directeur du Syndicat de la presse quotidienne nationale, Denis Bouchez pronostique : « Si les richesses économiques créées par le web ne sont pas mieux partagées, les tuyaux seront bientôt vides. Les producteurs de contenus auront disparu ». Google n’est pas le seul monopole mis en cause. Les fournisseurs d’accès à internet sont également en position de force. Nombreuses sont les démarches déjà lancées pour éviter ce scénario du pire. Notamment des négociations avec Google. Mais la piste la plus sérieuse, voire la seule efficace, « serait de revoir le droit », conclut Denis Bouchez.