Face à la crise, les bibliothèques misent sur les citoyens

700 bibliothécaires se sont réunis au Congrès de l'ABF à Lyon ABF

 

Le 59ème Congrès de l'Association des Bibliothécaires de France a consacré ses travaux à la bibliothèque comme "fabrique du citoyen".

La crise économique s'est invitée au 59ème Congrès de l'Association des Bibliothécaires de France (ABF) qui s'est tenu à Lyon du 6 au 8 juin derniers. Les compressions budgétaires frappent sévèrement les bibliothèques européennes et leurs conséquences prennent des formes diverses : diminution de personnel, baisse drastique des acquisitions, annulation d'actions culturelles...

En Italie, "les dépenses culturelles sont considérées comme non essentielles et une réduction de 50 % des budgets d'acquisition est à l'ordre du jour" souligne Paolo Messina, directeur des bibliothèques de Turin. A Catania (Sicile), la directrice de la bibliothèque est la seule à conserver son poste ! A Turin, le projet de bibliothèque centrale a été tout simplement annulé. Face à un tel marasme, des initiatives voient le jour : appel aux dons pour acheter des livres, bénévolat, acquisition de logiciels libres...

Le Royaume-Uni n'est guère mieux loti selon Ian Anstice, responsable de la bibliothèque Winsford : "près de 300 bibliothèques ont été fermées en trois ans et les restrictions budgétaires vont malheureusement se poursuivre". Les protestations des lecteurs ne changent pas la donne mais le bénévolat permet de faire tourner certains établissements. "Il y a pourtant d'importants budgets pour les grandes bibliothèques à Liverpool, Birmingham ou Manchester. Mais cela se fait au détriment des petites bibliothèques qui paient pour les grandes..." estime Ian Anstice.

Les bibliothèques comme "université populaire"

En France, la communauté des bibliothécaires imagine de multiples actions pour conjurer les effets de la crise économique. Dans un débat consacré aux bibliothèques comme "université populaire", Christian Massault, directeur adjoint de la médiathèque départementale de la Loire, a souligné l'intérêt de cette éducation populaire de qualité : "les bibliothèques peuvent y trouver un second souffle".

Dans la région Nord-Pas-de-Calais, "Cité Philo" organise depuis 17 ans des débats philosophiques dans divers lieux dont les bibliothèques. Plus au sud, dans le département très rural de la Haute-Loire, ce sont des conférences qui sont organisées autour de thèmes divers : qui a peur de la science ? psychologie du bien et du mal... histoire du langage, histoire de l'homme... Selon Renaud Aïoutz, chef de projet de développement numérique au Conseil général du Puy-de-Dôme, "près de 6 000 auditeurs ont assisté à ces conférences depuis 2006. Il a fallu convaincre certains habitants qui estimaient que ce genre d'activité n'était pas pour eux..."

Des expériences qui ont trouvé un écho particulier auprès des 700 bibliothécaires réunis à Lyon. 

 

 

 

 

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Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.