Association regroupant des responsables de bibliothèques, l’ADBGV* s'émeut suite aux dernières nominations aux postes de directions de médiathèques dans quelques villes.
Motif, des conservateurs du patrimoine sont remplacés par des cadres administratifs ou encore par des professionnels de grade moins élevé. Traduire un conservateur par un bibliothécaire dans le jargon métier. C’est ce qui s’est passé à Chalon-sur-Saône où les deux postes de conservateurs initiaux ont été réduits à un. Le conservateur du patrimoine a été remplacé par un bibliothécaire. A Toulouse, un responsable administratif a remplacé le conservateur. Et, plus récemment, le directeur des bibliothèques municipales de Marseille vient de se retirer.
Président de l’association, André-Pierre Syren rappelle les raisons de cette double-tête à Chalon-sur-Saône. « Dans les bibliothèques municipales classées, créées à la Révolution, les fonds initiaux provenaient le plus souvent de réquisitions. Dès le départ, l’Etat a souhaité leur affecter un conservateur du patrimoine. L’aspect patrimonial l’emportait sur la direction administrative, une autre fonction ». Traduction plus moderne de cette préoccupation, le ministère de la Culture met à disposition des collectivités territoriales une centaine de conservateur d’Etat. « Depuis cette année, cette délégation est limitée à trois ans », précise André-Pierre Syren.
A la question du désengagement de l’Etat, André-Pierre Syren préfère parler de situations de plus en plus différenciées suivant les endroits. « L’Etat mise beaucoup sur le BNF », souligne-t-il. Mais rappelle que la mise en œuvre des politiques publiques ne pourra se faire qu’avec des professionnels qualifiés.
*Association des directeurs de bibliothèques municipales et intercommunales des grandes villes de France
inquiétude dans les bibliothèques
DR