Malgré une baisse de régime en 2009 par rapport à l’année précédente, les sociétés de services et les éditeurs continuent à voir le marché de la gestion de contenu croître. Les éditeurs sont les premiers bénéficiaires de cette croissance.
Le marché français de la Ged et de la gestion de contenu pesait 1,1 milliard d’euros en 2008, en progression de 8 %. Le marché est constitué par des intégrateurs et SSII, des éditeurs de logiciels (Ged, WCM, CMS, ECM) et des sociétés de conseil et d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Le premier segment du marché est celui des intégrateurs et SSII (83 %). Les éditeurs de logiciels représentent 16 % du marché et enregistrent une croissance légèrement supérieure à celle du marché (8,7 %), grâce à une forte progression des solutions de gestion de contenu web. Les sociétés de conseil ne représentent que 1 % du marché et enregistrent la plus faible croissance du marché (3,3 %).
La croissance du marché français de la Ged et de la gestion de contenu est soutenue par une forte demande en matière de projets de dématérialisation. Les projets de gestion de contenu web se multiplient également dans les organisations. Le marché devrait connaître un ralentissement modéré de sa croissance en 2009, estimée à 4 % selon SerdaLab. En 2010, le chiffre d’affaires du marché ne devrait pas dépasser 5 %, la sortie de crise n’étant pas prévue avant fin 2010. Le marché devrait retrouver un taux de croissance en 2011 similaire à celui de 2008.
l'ECM, solide
Rassemblant une douzaine d’éditeurs, le segment de l’ECM atteint un chiffre d’affaires de 89 millions d’euros en 2008 avec une croissance équivalente à celle du marché (+8,1 %). Il est dominé par les éditeurs états-uniens, tels qu’EMC, IBM et l’éditeur canadien Open Text. Ces éditeurs enrichissent leurs offres grâce à des fusions et des acquisitions. D’autres acteurs sont également présents sur ce segment comme l’éditeur français, Ever Team, qui affiche une forte progression en 2008 (+25 %) ou encore les éditeurs de solutions libres. Nuxeo et Alfresco sont les principaux éditeurs de solutions ECM open source. Ces solutions offrent de nombreux avantages comme le coût, la pérennité, le respect des standards ou encore l’interopérabilité des solutions. Elles entrent en concurrence avec les solutions propriétaires citées précédemment.
résistance des éditeurs de Ged
Contrairement aux solutions de gestion de contenu qui s’inscrivent dans une vision globale du management de l’information, la matière première d’un système de Ged est le document qu’il faut numériser et indexer. Rassemblant 43 acteurs, le segment des éditeurs de Ged est dominé par des éditeurs qui proposent une offre complète intégrant Ged, BPM, Lad, workflow, etc. et permettant de gérer l’ensemble des documents et les cycles de vie associés. C’est le cas de Docubase Systems, Vdoc Software, Siatel ou encore Ennov. D’autres éditeurs lancent des offres packagées baptisées ECM, comme Azur Technology et Cincom. Ce segment enregistre un taux de croissance de 6,8 % et regroupe des éditeurs de toute taille.
besoin d'une approche globale de gestion de contenu
Pour faire face à la diversité des contenus, issus d’applications web, bureautiques ou encore métier, les entreprises mettent en place des solutions de gestion de contenu. Cependant, ces solutions répondent souvent à des besoins spécifiques issus d’une direction ou d’un département. D’autres besoins similaires existent dans l’entreprise. L’ECM doit permettre de mutualiser les besoins au niveau de l’entreprise. Selon Pierre Casanova, directeur de la division gestion de contenu et archivage d’EMC France, « les entreprises doivent se positionner dans une approche globale ».
sur la voie de l'EIM
Les applications de gestion de contenu et de Ged sont amenées à communiquer de plus en plus avec les autres applications de l’entreprise, notamment les ERP (enter - prise resource planning ou progiciel de gestion intégré). Ce rapprochement permet d’accélérer les processus, de réduire les erreurs de saisie, de consolider les données et les documents pour une prise de décision plus rapide, ou encore de garantir un archivage à long terme des données. Les éditeurs ont ainsi développé des interfaces en partenariat avec des éditeurs d’ERP tels que SAP et Oracle. C’est le cas d’Open Text, d’EMC ou encore du français Ever.
Dans cette logique de décloisonnement des applications, des éditeurs mais aussi des intégrateurs adoptent une approche EIM (enterprise information management) ou de gouvernance de l’information. L’EIM permet d’identifier les informations stratégiques et de mettre en oeuvre les moyens adaptés pour la production ou la gestion de ces informations.
la conformité réglementaire, moteur de progression pour l’ECM
Le besoin de conformité à la réglementation et aux obligations contractuelles est grandissant dans les entreprises. Celles-ci se trouvent dans l’obligation d’identifier et de conserver leurs documents électroniques au même titre que les documents papier, ce qui favorise le développement des projets d’ECM et d’archivage électronique. D’autant plus que la procédure d’ediscovery (ou recherche de preuve électronique) arrive en France. Cette procédure fait référence à la production de documents électroniques susceptibles de constituer un dossier juridique exploitable dans le cadre d’un litige.
la mobilité arrive
La possibilité d’accéder à sa plate-forme ECM sur un support mobile devient un critère de choix pour les clients, surtout depuis l’arrivée de l’Iphone en France. Les premières solutions d’ECM sur mobile sont apparues en 2009. 2010 et 2011 devraient voir la consécration des applications d’ECM pour mobile. L’éditeur Jalios offre un accès mobile intégré à sa solution JCMS. De son côté, Ever propose, depuis septembre 2009, une application web accessible depuis tout mobile, Eversuite for Mobile. L’offre EMC Documentum Centerstage est accessible pour le moment uniquement sur Blackberry. Mais elle est en train d’être développée sur Iphone et Windows Mobile.