Le gouvernement marocain semble avoir enfin pris conscience de l’urgence de doter son pays d’Archives nationales. Après la déclaration du ministre de la Culture instituant le 30 novembre comme Journée nationale des Archives au Maroc, le directeur des Archives a confirmé l’ouverture au public de son service pour le mois de mars prochain.
L’ouverture au public des Archives nationales du Maroc est enfin annoncée pour le mois de mars 2013, à Rabat. Preuve de l’implication du gouvernement marocain, le ministre de la Culture, Mohammed Amine Sbihi, a décrété le 22 janvier dernier que la Journée nationale des Archives serait désormais célébrée le 30 novembre de chaque année. A cette occasion, celui-ci a également souligné "l'intérêt que revêt la formation continue en matière d'archivage et la nécessité de hâter l'élaboration des textes d'application de la loi précitée".
Sans local, sans personnel et sans budget
Au Maroc, les Archives nationales existent seulement depuis… le 27 mai 2011, date de leur inauguration à Rabat. Un retard incroyable au regard du service d’archives de ses voisins, créé il y a 25 ans en Algérie et en 1874 en Tunisie, soit 7 ans avant le protectorat français. Cela fait près de 57 ans que le Maroc a gagné son indépendance, et pourtant, il faut attendre le 30 novembre 2007 pour qu’une loi sur les Archives soit enfin adoptée sur les recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER), créée par le roi Mohammed VI. Chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme perpétrées au cours des décennies précédentes, cette instance s’était trouvée ralentie dans son travail de recherches, faute d’archives. Il faudra encore attendre trois ans et demi pour que soit enfin nommé un directeur des Archives, l'historien Jamaâ Baida, lequel est resté longtemps sans local approprié, sans personnel et sans budget.
Etablissement stratégique
L’ouverture prochaine des Archives du Maroc se fera dans des "locaux provisoires" sous-dimensionnés. Seulement 23 personnes constituent la future équipe de Jamaâ Baida. Si le manque de volonté politique semble avoir longtemps ralenti la création de ces archives, les choses pourraient s’être débloquées récemment : le gouvernement ayant classé les Archives du Maroc parmi les vingt "établissements stratégiques" du Royaume.
