les pôles de compétitivité misent sur le web profond

 

En Pays de Loire, Végépolys, le pôle de compétitivité du végétal spécialisé, externalise sa veille auprès du Centre d’intelligence économique et territoriale (Ciet) d’Angers. Il scrute le web visible et invisible.

Végépolys est l’un des soixante-six pôles de compétitivité français et figure parmi les dix pôles à vocation mondiale. Son champi de compétences couvre des secteurs liés aux semences, aux plantes médicinales, au tabac et à l’arboriculture. Situé en Pays de Loire, Végépolys regroupe 4000 entreprises, ainsi que 500 chercheurs et enseignants. Autant d’acteurs en demande d’informations, ne possédant ni les ressources humaines, ni les moyens techniques pour mener à bien la mission. Celle-ci a été confiée au Centre d’intelligence économique et territoriale (Ciet), une branche de la chambre de commerce et d’industrie d’Angers. Il a mis en place une démarche de veille Intelligence économique.  ">i stratégique.
« Les entreprises évoluant dans le monde végétal ne sont pas naturellement portées sur les enjeux de la veille », précise Charly Saussereau, chargé de projet Ciet de Végépolys ; « elles ont bien sûr entendu parler de Google et d’internet">i. Mais peu savent qu’elles peuvent trouver des informations intéressantes dans le webi profond ». Charly Saussereau définit les deux types de veille mis en place selon les besoins des entreprises : « Pour les sociétés travaillant en mode anticipation, nous exploitons le web profond. C’est là que nous trouvons des signaux faibles. Nous accédons, grâce au web invisible, à une large palette de résultats. Pour celles oeuvrant en mode action, c’est-àdire la majorité des entreprises, nous étudions le web visible ».
 
le travail de 200 heures fait en 20 heures

Les entreprises adhérentes de Végépolys, bénéficiant de la prestation de veille, passent un contrat avec le Ciet. Un dossieri de veille est alors constitué entre les contractants. Il repose sur plusieurs étapes : le questionnement stratégique visant à définir les besoins informationnels du commanditaire, la restitutioni du questionnement stratégique enrichi par le Ciet, la signature d’une convention d’accompagnement – axes de veille, durée de la prestation, outils et méthodes utilisés, clause de confidentialité –, la mise en place de processus de veille, puis la remise du rapport de veille au commanditaire. « Notre mission consiste à exposer aux commanditaires la valeur ajoutée créée par la veille. Elle ne se résume pas à de la prospection via un moteur de recherchei généraliste. En exploitant le web visible ou le web profond, nos informations doivent être pertinentes. Nous sommes capables de remonter les données très rapidement et faisons gagner beaucoup de temps aux commanditaires. Nous réalisons en 20 heures, ce qu’ils feraient par eux mêmes en 200 heures ! », explique le chargé de projet. Pour ce titulaire d’un master d’information stratégique et veille technologique décroché à l’École d’ingénieurs de l’université d’Angers, les outils de veille déployés au sein du Ciet conduisent à une veille efficace. « Je suis actuellement béta-testeur de Squido. Il propose de nouvelles fonctionnalités, telle la constitution d’un corpus qualifié de sources et le crawling du web profond. Nous utilisons également la plate-forme de veille collaborative Kaliwatch Easymind d’Arisem et l’agence d’abonnement Pressed. Elle fournit 40 000 documents quotidiennement et nous conservons cinq à trente articles suivant les jours. »
Pour Charly Saussereau, l’exploitation professionnelle du web profond est amenée à se développer. Les entreprises comprennent la nécessité d’anticiper les tendances. Leur marge de progression se trouve dans ce segment encore peu exploité.
 

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Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.