Offrir un "abri numérique sécurisé" à des documents frappés par la censure tout en préservant l'anonymat - et donc la sécurité - de ses auteurs est le nouveau défi de Reporters sans frontières avec le lancement de sa plate-forme en ligne WeFightCensorship.org.
3 juillet 2011, Biélorussie : répression violente des forces de l'ordre lors d’une manifestation à Minsk. Témoigner en vidéo, c’est pour Halina Abakunchyk, correspondante de Radio Free Europe / Radio Liberty, s’exposer à la censure à travers la tentative de destruction de sa caméra et l'interdiction de diffusion des images. Pour d’autres, dans le monde, cette censure est synonyme de pressions, d'harcèlement, d’arrestation ou même de mort.
Conseils pratiques pour les journalistes en exil, bourses d’assistance aux journalistes en danger ou encore création de sites-miroirs pour lutter contre la censure : Reporters sans frontières prend position et s’investit tous azimuts dans le cadre de sa mission de défense de la liberté de l’information. Aujourd’hui, l’organisation internationale lance le projet WeFightCensorship.org, plate-forme de publication de contenus (articles, photos, vidéos, sons) censurés ou interdits, dans leur langue originale et en traduction française et anglaise.
Coffre-fort en ligne
Protéger l’anonymat des auteurs lors du transfert des documents dans ce "coffre-fort numérique" ultra sécurisé est la priorité du projet. Les contributeurs sont même invités à protéger leur connexion Internet à l’aide d’un VPN (réseau privé virtuel) ou d’un outil d’anonymisation tel que Tor, I2P ou Psiphon.
En complément, le site met également en ligne des outils pratiques, sortes de "kit de survie numérique" afin d’apprendre aux net-citoyens à contourner la censure et sécuriser leurs communications et leurs données. Rappelons qu'en 2011, 5 net-citoyens ont été tués, 199 blogueurs et net-citoyens arrêtés et 62 blogueurs et net-citoyens agressés. Ce sont 68 pays au total qui sont concernés aujourd'hui par une forme de censure du Net.