Wikipédia célèbre son 11ème anniversaire

Rémi Mathis, président de Wikimédia France Marie-Lan Nguyen Wikimedia Commons. Licence CC-BY

 

Rémi Mathis, Président de Wikimédia France, précise les projets de l'encyclopédie collaborative

Wikipédia fête ses onze ans ! Le 15 janvier 2001, Jimmy Wales et Larry Sanger lançaient leur "encyclopédie multilingue, universelle et librement diffusable". La version française est apparue deux mois plus tard, le 23 mars 2001. Elle compte aujourd'hui plus de 1,2 millions d'articles et figure en troisième position en terme de production après les versions anglophone et germanophone. Wikipédia est à ce jour le cinquième site le plus visité du monde et probalement le premier prescripteur d'informations mondial en raison de son classement  dans les moteurs de recherche.

La collecte de de fonds lancée par la Fondation Wikimédia - l'organisation qui gère Wikipédia - a rapporté 15,3 millions d'euros au niveau mondial dont 980 000 en France. Rémi Mathis, Président de Wikimédia France, s'explique sur les frais de fonctionnement de Wikimédia France et précise les trois axes de développement de Wikipédia.

 

Archimag - Wikimédia France a récolté 980 000 euros de dons de la part des internautes. Que sait-on de ces donateurs et de leurs motivations ?
 
Rémi Mathis - Les donateurs ont été près de 38 000 en 2011 : c’est à la fois énorme puisqu’ils sont trois fois plus nombreux qu’en 2010 et peu, comparé aux 19 millions de visiteurs uniques de Wikipédia chaque mois. Les commentaires qu’ils laissent montrent qu’ils considèrent souvent leur don comme un juste retour des choses : ils contribuent à faire vivre un site qu’ils utilisent souvent. Ils soulignent aussi l’importance de la connaissance, de l’absence de publicité, du partage : Wikipédia est vue comme une île d’humanisme et de culture dans le monde commercial qui est le nôtre.
 

Archimag - À combien s'élèvent les frais de fonctionnement de Wikimédia France ?

Rémi Mathis - En tant qu’association gérant des fonds essentiellement issus de dons de particuliers, nous faisons très attention à réduire les frais de fonctionnement au minimum nécessaire. L’efficacité de notre action nous a toutefois poussés à nous professionnaliser : nous disposons actuellement de trois salariés en CDI et embauchons des CDD sur des missions ponctuelles. Les bénévoles jouissent ainsi d’un soutien dans l’organisation des actions, ce qui nous permet d’être plus ambitieux et de répondre plus aisément aux sollicitations de partenaires. Avec tout cela, nous réussissons à limiter nos frais de fonctionnement à moins de 10% de notre budget. Nos comptes sont bien entendu scrutés et validés par un commissaire aux comptes indépendant, avant de l’être en AG.
 

Archimag - Quels sont les projets de Wikimédia France ?
 
Rémi Mathis - En 2012, ils sont nombreux. Nous agirons vers le monde de l’éducation et de la recherche afin de former les formateurs (professeurs, bibliothécaires…) et les chercheurs à un outil qu’ils ne connaissent pas toujours bien. Nous poursuivrons nos actions en direction des institutions culturelles, à travers quelques grands partenariats mais aussi en donnant les moyens à tout musée ou toute bibliothèque de contribuer tout seul grâce à un kit d’outils. Le troisième grand axe est celui de la francophonie afin d’apporter Wikipédia dans les pays où il est difficile de se connecter à Internet. Enfin, nous avons des projets plus techniques, notamment pour favoriser l’accessibilité de Wikipédia (handicapés) et en proposer une extraction pour le web sémantique.

Les podcasts d'Archimag
Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.