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Le projet Seine-et-Yvelines Numérique
Créé en 2016, Seine-et-Yvelines Numérique est un syndicat mixte ouvert (SMO) qui a pour ambition de développer des services numériques sur le territoire de l’ouest parisien grâce au très haut débit (THD).
À l’image des rapprochements communaux que l’on observe partout en France, ce projet réunit le conseil départemental et les intercommunalités des deux départements pour porter les projets digitaux en synergie. Une centrale d'achats commune met à la disposition des membres de Seine-et-Yvelines Numérique des solutions dédiées à l'e-éducation, à la vidéoprotection, et plus largement aux télécoms. Avantages bien connus des centrales d’achat : simplification des achats pour les acteurs publics, économies d’échelle et accompagnement par des experts dédiés.
Pour les habitants des deux départements, le programme Seine-et-Yvelines Numérique a déjà pris des formes très concrètes. Dans le domaine de l’éducation par exemple avec la fourniture d’équipements et de prestations : tablettes, microphones, robots, solutions de web TV et de web radio, mobilier scolaire pour l’usage du numérique en classe… Mais aussi dans les secteurs de l’aménagement du territoire et des transports.
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Développer les compétences numériques des plus jeunes
La ville de Clamart (Hauts-de-Seine) a ainsi remis une tablette et des logiciels pédagogiques à plus de 800 écoliers.
« Ce véritable cartable électronique accompagnera la scolarité des élèves jusqu’à leur entrée au collège », explique la municipalité ; « la ville inaugure ainsi le déploiement de son plan de développement du numérique dans toutes les écoles, dont l’objectif est de faire profiter aux élèves et aux enseignants de toutes les opportunités offertes par le numérique. »
Au-delà de la dotation en matériel informatique, l’ambition de ce programme est de développer l’acquisition des compétences numériques indispensables chez les plus jeunes. Les douze écoles de la ville seront progressivement dotées de nouvelles ressources pédagogiques numériques : vidéoprojecteurs interactifs, classes mobiles, ordinateurs et borne wifi. Les parents ne sont pas oubliés : ils seront intégrés à l’univers scolaire via des espaces de partage et d’échange (environnement numérique de travail, ENT).
Ce chantier a un coût : 4,5 millions d'euros sur cinq ans afin de financer les 4 000 tablettes fournies aux élèves de l’école élémentaire et les équipements pour les professeurs (180 enseignants équipés en tablette ou PC). Un dispositif auquel il faut ajouter 160 vidéoprojecteurs interactifs et 5 500 licences ENT.
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Des bornes interactives pour les véhicules électriques
Hauts-de-Seine–Yvelines Numérique intervient également dans le domaine des transports de demain. Sept communes des Yvelines sont en passe de recevoir des bornes électriques dédiées au rechargement des véhicules électriques. Alors que le gouvernement a fixé l’objectif d’atteindre 100 000 points de charge d’ici la fin de l’année, l’opérateur numérique va déployer des bornes capables d’assurer la charge simultanée de deux véhicules grâce à une prise type 2S (véhicule électrique) et une prise type E/F (standard) en deux points de charge de 22 kW.
Le choix de ces communes des Yvelines ne doit rien au hasard : ce département détient le taux de ménages motorisés le plus élevé d’Île-de-France et l’achat de véhicules électriques et hybrides a augmenté de 71 % entre 2016 et 2019.
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Caméras thermiques et systèmes biométriques
Autre volet, la sûreté électronique fait l’objet d’un programme particulier. Seine-et-Yvelines Numérique propose une panoplie de produits aux collectivités : des solutions de vidéoprotection, des services de contrôle d’accès et de détection automatique d’anomalies, etc. L’opérateur propose notamment une offre d’installation de systèmes de sécurité connectés, à l’échelle d’un collège ou d'un établissement scolaire, d'une ville, d’un bâtiment public…
« Après une étude de sécurité et une évaluation des risques de la zone concernée, le bureau d’études sélectionné par Seine-et-Yvelines Numérique propose une réponse adaptée en fonction des problématiques soulevées. La mise en place des solutions et l’installation du matériel (caméras, accès sécurisé…) se fait en fonction des besoins du client », précise l’opérateur. Concrètement, ces dispositifs se présentent sous la forme de caméras, de badges d’accès, de systèmes biométriques et de caméras thermiques.
Pour l’opérateur, ces dispositifs présentent de nombreux avantages : « Contrairement à d’autres systèmes, qui déclenchent une alarme en cas d’intrusion, la solution proposée par Seine-et-Yvelines Numérique signale l’incident à l’opérateur qui qualifie l’événement. Les forces de l’ordre sont sollicitées uniquement en cas de nécessité et peuvent alors intervenir avec les moyens adaptés. Ces images peuvent, en cas de réquisition, servir de preuves lors de procédures judiciaires ».
À ce jour, 1 300 caméras ont été installées sur le territoire. Ce « Plan de protection département intelligent » a été récompensé aux Trophées de la Sécurité.
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Très haut débit
Quant à l’aménagement du territoire, il s’inscrit dans le plan France très haut débit, initié par l’État début 2010. Seine-et-Yvelines Numérique s’est lancé dans la construction d’un réseau THD en zone rurale pour 100 000 foyers. Résultat : au printemps 2019, les communes rurales des Yvelines qui étaient les plus défavorisées en débit ont toutes bénéficié du haut débit. Aujourd’hui, le département compte plus d’une centaine de communes irriguées par la fibre jusqu’au logement.
La fusion contrariée des Hauts-de-Seine et des Yvelines
C’était la volonté de Patrick Devedjian, l’ancien président du conseil départemental des Hauts-de-Seine décédé du Covid-19 au tout début de la pandémie : la fusion des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Au mois de février 2016, un projet de fusion des deux départements voyait le jour avec la création d'un établissement public de coopération interdépartementale.
Mais ce projet ne verra finalement pas le jour. « Le gouvernement nous a refusé la fusion », regrette Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines ; « il l'a refusée en ne répondant pas. Elle n'est donc plus à l'ordre du jour ».
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Pour autant, « ce travail interdépartemental se poursuivra, partout où cela est utile, partout où l’on pourra, ensemble, faire mieux, au service de nos concitoyens », veut croire Georges Siffredi, actuel président du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Même son de cloche pour Pierre Bédier qui estime que « tout ce que nous avons fait jusqu'à présent a réussi. Et nous avons encore de très beaux projets ensemble ».
L’éventualité de la fusion des deux départements de l’ouest parisien demeure une prérogative de l’État.