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Jeux olympiques : un record d'archives 

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    Photo d'archives de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo en 1964. (CIO)
  • Reportés à 2021, les Jeux olympiques peuvent tout de même se suivre sur le web. Le Comité olympique international (CIO) met de nombreuses archives et ressources documentaires à disposition des internautes ou des chercheurs qui souhaitent s’informer sur le plus important événement sportif du monde.

    jeux_olympiques_archives_anvers_1920.jpgLes Jeux olympiques d’été devaient se dérouler du 24 juillet au 9 août 2020 à Tokyo. Malheureusement, la pandémie de Covid-19 en a décidé autrement et il faut patienter jusqu’en 2021 pour assister à ces olympiades. En attendant, il est possible d’accéder aux archives du Comité international olympique (CIO) qui retracent l’histoire des Jeux olympiques de l’ère moderne, de 1894 à nos jours.

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    Riches de plus d’un kilomètre de documents, ces archives sont pour l’essentiel conservées sur papier et peuvent être consultées à Lausanne (Suisse) après inscription (voir plus bas).

    Elles sont composées d’environ 35 000 publications qui témoignent des multiples activités du CIO : rapports des comités d’organisation des Jeux olympiques, dossiers de candidature des villes postulantes, fiches de déroulement des olympiades…

    En 1924, des Jeux menacés "par la bureaucratie politicienne"

    Ces fiches de déroulement des olympiades ne manquent pas de sel ! On apprend ainsi que l’édition 1924 des Jeux olympiques d’été à Paris a failli être annulée :

    « La préparation de ces Jeux est limitée par la bureaucratie politicienne qui freine l’avancée des préparatifs, si bien que le comité d’organisation français songe à renoncer. Grâce à l’appui du gouvernement qui veut éviter une humiliation internationale tout est fait pour que les Jeux soient prêts pour la date d’ouverture ».

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    Malgré ces péripéties, cette édition 1924 fut une réussite et donna naissance à des innovations encore en usage aujourd’hui :

    « De nombreuses installations modernes sont construites dont un stade de 60 000 places équipé d’un réseau de haut-parleurs. Une piscine, divisée en couloir, est creusée et, pour la première fois, un village est construit dans le complexe olympique. À noter qu’il s’agit des derniers Jeux d’été de la présidence de Pierre de Coubertin ».

    Autre nouveauté, « pour la première fois, certains événements sont commentés en direct à la radio par le journaliste Edmond Dehorter ».

    0,27 mètre linéaire pour les JO d'Athènes de 1896

    jeux_olympiques_archives_charte_1908.pngLe fonds d’archives de cette olympiade 1924 comprend un ensemble documentaire hétéroclite : règlements des sports, brochures techniques par sport, programmes officiels généraux, calendrier, discours prononcés lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, invitations officielles, menus de dîners, partitions et paroles de musique…

    Depuis la création des Jeux olympiques modernes par le baron Pierre de Coubertin en 1894, toutes les olympiades, été et hiver, ont fait l’objet d’une production documentaire.

    Mais en un siècle, le volume d’archives a considérablement augmenté. Des JO de 1896 à Athènes, il ne reste que 0,27 mètre linéaire : quelques articles de presse, des programmes et des brochures techniques, la partition de l’hymne olympique…

    L’édition de 1984 qui s’est tenue à Los Angeles représente 8,7 mètres linéaires et s’est enrichie de nouveaux documents liés à la médecine avec des rapports relatifs au contrôle antidopage.

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    Base de données de tous les médaillés depuis 1896

    Autres ressources documentaires mises à disposition des internautes, les dossiers de candidature des villes postulantes permettent de mesurer à quel point les exigences du CIO ont été revues à la hausse au fil du temps :

    « À titre d’exemple, pour les premières éditions des Jeux, les exigences étaient faibles, les villes devant simplement se manifester auprès du CIO pour déclarer leur intérêt », explique le CIO ; « pour l’édition 1920, la ville d’Anvers (Belgique) a publié un plan détaillé de sa stratégie.

    Dans les années 1950, le CIO demandait aux villes candidates de fournir des informations plus complètes afin qu’il puisse mieux évaluer les projets. Une mesure importante a été prise par le CIO en 1992, avec l’introduction d’un processus détaillé et d’un questionnaire technique pour les Jeux olympiques de 2000 ».

    Côté performances sportives, il est possible d’accéder aux noms de tous les médaillés olympiques depuis 1896 grâce à une base de données multilingue.

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    Un accès libre… mais sous certaines conditions

    jeux_olympiques_archives_laure_manaudou.pngBonne nouvelle pour les chercheurs : il est possible d’accéder aux archives du Comité international olympique après avoir rempli une demande de consultation. Cet accès n’est cependant pas inconditionnel comme le rappelle l’article 4 du règlement d’accès aux archives du CIO :

    « Le public a en principe accès aux archives “publiques” du CIO. Cependant, le CIO se réserve le droit de restreindre ou d’interdire l’accès à certains documents, notamment lorsque leur divulgation est interdite, soit par la loi, soit par accord contractuel, ou encore en raison d’intérêts privés ou publics dignes de protection ».

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    Par ailleurs, le règlement du CIO distingue trois types de documents : « public », « à usage interne » et « confidentiel ». Ces archives ne sont donc pas toutes communicables dans les mêmes délais. Certaines d’entre elles ne pourront l’être que 20, 30 ou 100 ans après leur classification (notamment les dossiers personnels des membres du CIO).

    En dernier ressort, « le CIO se réserve le droit de changer ces modalités à son entière discrétion ».

    Pour toute information, les chercheurs sont invités à contacter le Centre d’études olympiques : studies_centre@olympic.org

    Sciences Po conserve les archives de Pierre de Coubertin

    Les archives personnelles de Pierre de Coubertin, quant à elles, sont conservées au CIO, mais aussi à Paris au Centre d’Histoire de Sciences Po.

    En 2014, les descendants de Pierre de Coubertin ont en effet choisi l’institution de la rue Saint-Guillaume pour héberger le fonds d’archives familial. Un choix qui ne doit rien au hasard puisque le fondateur des Jeux olympiques modernes fut élève à l’École Libre des Sciences Politiques — devenu Sciences Po — entre 1883 et 1886.

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    Le fonds d’archives Coubertin rassemble des cahiers, des photographies, des revues, des médailles ainsi que des papiers de famille.

    « Ce fonds présente un intérêt évident pour les historiens spécialistes de l’éducation et du sport, mais il revêt aussi une importance patrimoniale tant l’idée olympique forgée par ce baron français a essaimé de par le monde », souligne-t-on à Sciences Po.

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