En avril dernier, La bibliothèque du Congrès américain a annoncé qu’elle avait commencé à archiver Twitter. Dans ce but, les milliards de tweets postés sur le site de Twitter depuis le lancement de ce dernier en mars 2006 seront archivés électroniquement par l’institution. « Cela fait beaucoup de tweets. Twitter gère plus de 50 millions de tweets par jour, pour un total représentant plusieurs milliards », a précisé Matt Raymond, un des responsables de la bibliothèque. Un volume qui devrait aller croissant au vu des dizaines de millions d’utilisateurs actuels. Même si les promoteurs du projet mettent en avant les tweets les plus médiatiques comme celui de Barack Obama annonçant son élection à la présidence des États-Unis en 2008, on peut se poser quelques questions sur l’intérêt et les motivations d’une telle démarche. L’immense majorité des tweets ne font que renvoyer à des informations existant par ailleurs. Et, pour un tweet original, des milliers voire des millions d’autres ne sont, au mieux !, que des échos plus ou moins incertains de l’original. Difficile d’y voir un intérêt patrimonial ! À moins de considérer que toute réflexion émise, quels que soient le support, numérique ou pas, et l’endroit, l’incontournable café du commerce par exemple, à vocation à être conservé ad vitam æternam, et ce sur le mieux de ce que peut offrir la technologie. À l’instar d’autres institutions, les motivations de la bibliothèque du Congrès sont peut-être extrapatrimoniales. Et ne visent qu’à développer une activité d’archiviste universel pour mieux justifier son développement.
Retour vers le dossier « réseaux sociaux pro: l'info au bord de l'obésité »