Dominique Wolf est présidente de l’Association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU).
Pourquoi avoir retenu le thème des métiers pour votre congrès 2012 ?
Les ressources les plus essentielles des bibliothèques universitaires (BU) françaises sont les compétences de leurs personnels : c’est à travers elles que les BU rendent des services toujours plus riches et adaptés, qu’elles contribuent à la diffusion des savoirs créés dans l’université, qu’elles mettent en valeur leurs collections. Rien d’étonnant donc, au moment où les universités sont confrontées aux défis des nouvelles formes de pédagogie et à la difficile adéquation des moyens, à ce que nous réfléchissions collectivement au devenir de ce qui fait notre raison d’être dans l’université.
Le développement des ressources numériques bouleverse-t-il le travail des bibliothécaires ?
Les bibliothécaires ont pris depuis longtemps, et bien avant d’autres secteurs de la société ou de l’université, ce qu’on appelle par facilité le virage numérique. À tous les niveaux, les modes de travail se sont adaptés pour qu’étudiants, enseignants et chercheurs accèdent le plus facilement et largement possible à ces ressources. Il s’agit moins en vérité d’opérer une adaptation professionnelle déjà réalisée pour l’essentiel, que de gérer avec les établissements l’impact budgétaire croissant des ressources numériques sur les budgets des BU. Les récents projets de licences nationales vont dans le bon sens, mais ne règleront pas toutes les questions liées aux moyens.
Où en est le projet de l’extension des horaires d’ouverture des BU ?
Les efforts consentis ces trois dernières années par les BU avec le soutien des établissements et l’appui du ministère ont permis d’accroître la moyenne d’ouverture de 4 heures hebdomadaires, en passant de 58 à 62 heures. Il s’agit d’un chiffre qui recouvre des réalités diverses suivant les types de BU (médecine, scientifique, droit, lettres, etc.) et les situations des campus (de centre-ville ou en périphérie). L’objectif n’est pas d’atteindre un chiffre dans l’absolu, mais de mobiliser les moyens pour offrir aux étudiants les lieux de travail qui leur sont nécessaires. C’est selon nous un enjeu auquel doivent participer l’ensemble des services de l’université et non les seules BU.