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Patrimoine : la bataille de la Marne en mode réalité augmentée

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    L’utilisateur est invité à mener l’enquête et à venir en aide à Sam Verney pour mettre la main sur des archives et collecter des informations sur le territoire du pays de Meaux. (DR)
  • Sommaire du dossier :

    Le musée de la Grande Guerre et l’office de tourisme du pays de Meaux proposent de (re)visiter la célèbre bataille de la Marne de 1914 via un "serious game" enrichi de réalité augmentée.

    Depuis son ouverture le 11 novembre 2011, le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux (Seine-et-Marne) est devenu l’un des principaux foyers patrimoniaux consacrés à la Première Guerre mondiale. Et il a pris l’habitude d’expérimenter de nouveaux modes de valorisation de ses collections. En 2013, une page Facebook voyait le jour. On pouvait y lire le récit de la vie dans les tranchées à travers les yeux d’un jeune soldat, Léon Vivien, envoyé sur le front à l’âge de 29 ans. Ce récit numérique "à hauteur d’homme" était coproduit par des historiens, des documentalistes et des concepteurs-rédacteurs. Résultat : plus de 65 000 fans ont suivi les aventures numériques du jeune "poilu" qui ont, à leur tour, généré près de 6 000 commentaires !

    Aujourd’hui, le musée de la Grande Guerre et l’office de tourisme du Pays de Meaux se mettent à la réalité augmentée. Et c’est l’une des séquences les plus emblématiques de la guerre 1914-1918, la première bataille de la Marne (5-12 septembre 1914) qui sert de support à cette nouvelle expérimentation. Ce "serious game" intitulé "Marne 1914, dernières nouvelles du front" se présente sous la forme d’une application disponible sous Apple et Android, déclinée en quatre langues et développée par l’agence The Furet Company. Le scénario tient en quelques mots : un jeune homme, Sam Verney, retrouve un vieil appareil photo ayant appartenu à 

    son arrière grand-père ainsi que quelques archives. Mais il lui manque des documents pour réaliser un reportage sur la bataille de la Marne... L’utilisateur est donc invité à mener l’enquête et à venir en aide à Sam Verney pour mettre la main sur des archives et collecter des informations sur le territoire du pays de Meaux.

    Réalité augmentée devant la tombe de Charles Peguy

    "Sam Verney s’anime et parle à l’utilisateur ! Il est le fil rouge de l’application. Grâce à la réalité augmentée, nous proposons plusieurs clés d’entrée pour comprendre la guerre de 1914-1918. Ce serious game fait également le lien entre le territoire et la Première Guerre mondiale", souligne Lyse Hautecoeur, chargée de communication de la Grande Guerre du pays de Meaux. 

    La réalité augmentée est notamment utilisée devant la tombe de Charles Péguy. L’utilisateur peut scanner une table d’orientation et accéder à un deuxième niveau d’information : positions occupées par les armées des deux camps, destruction d’un pont... Il peut ainsi visionner sur son smartphone ou sa tablette le patrimoine architectural disparu.

    Fonds d’archives et droit d’auteur

    "S’il se veut ludique et accessible aux enfants à partir de 8 ans, ce serious game a pour objectif de valoriser le patrimoine historique", souligne Elena Le Gall, responsable du service des publics du musée de la Grande Guerre. "Une importance particulière a donc été accordée à l’écriture du scénario et aux choix de l’iconographie et des documents illustrant le jeu, pour qu’ils correspondent à la réalité historique. Il était également important de veiller à la question des droits d’auteur et de s’assurer de la provenance des images que nous diffusions".

    Le recours aux collections du musée a permis de documenter le plus précisément possible l’application "Marne 1914, dernières nouvelles du front". Stéphanie Derynck, documentaliste au musée de la Grande Guerre, s’est livrée à un travail de recherche et de sélection à partir des fonds d’archives et des fonds iconographiques. Toutes les images d’époque proposées dans le jeu proviennent de ces collections. "Quant aux illustrations, les graphistes se sont basés sur les visuels qui leur ont été communiqués par le musée", explique Elena Le Gall.

    Lancée au mois de septembre dernier, l’application est progressivement téléchargée et utilisée par les visiteurs. Le musée de la Grande Guerre fera un premier bilan dans les prochains mois avant de procéder à des ajustements éventuels et répondre au mieux aux attentes des utilisateurs. Mais on sait que le développement d’une telle application a un coût. Celui-ci a été pris en charge par des acteurs publics et privés.

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    La réalité augmentée n’a pas besoin de s’appliquer à elle-même pour montrer qu’elle existe ! Sur le terrain, les exemples sont de plus en plus nombreux où lieux, documents, objets sont mis en valeur grâce à elle, offrant un accès d’un type nouveau aux utilisateurs.
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