Gravement endommagé lors de la Seconde guerre mondiale, un fonds documentaire du XIIème siècle est en voie de restauration grâce aux équipes du CNRS et de la Bibliothèque nationale de France.
Le 26 mai 1944, l'aviation américaine bombardait par erreur le centre-ville de Chartres et détruisait sa bibliothèque municipale. A l'intérieur, un inestimable patrimoine documentaire des XIème et XIIème siècles plus connu sous le nom de manuscrits de l'Ecole de Chartres.
"Sur les 518 manuscrits répertoriés, 45 % ont été totalement détruits" explique Dominique Poirel, spécialiste des textes latins du Moyen Âge à l’IRHT-CNRS (Institut de recherche et d'histoire des textes) ; "ceux qui ont subsisté se retrouvent sous la forme de dizaines de milliers de fragments épars, la plupart des reliures ayant brûlé".
Chambre d'humidification
Pour redonner vie à ces manuscrits, un long travail de restauration a été mené dans les ateliers de la Bibliothèque nationale de France à Bussy Saint-Georges (Seine-et-Marne) de 2009 à 2012. Composés de de feuillets de parchemin, ces manuscrits présentait des symptômes de déformation et de rigidification.
Après un traitement dans une chambre d'humidification, ils ont fait l'objet d'une numérisation et d'un méticuleux travail d'identification. "À ce jour, 33 des 161 manuscrits médiévaux numérisés ont pu être remis en ordre, et 14 ont déjà fait l’objet d'une étude scientifique détaillée" précise Claudia Rabel spécialiste de l’iconographie médiévale à l’IRHT.
Les manuscrits de Chartres sont désormais consultables sur un site dédié ainsi que sur celui des la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux.