Un rapport du ministère de la Défense espagnole, publié le mardi 25 septembre, indique qu’il souhaite rendre publiques les archives secrètes de la guerre civile et du franquisme.
Pour rappel le franquisme est un mouvement politique très autoritaire et conservateur qui a gouverné l'Espagne de 1939 à 1975. Il a été fondé par le général Francisco Franco à la suite de la guerre civile espagnole qui a ravagé le pays de 1936 à 1939.
Le ministère de la Défense espagnole a réalisé les premiers pas afin de rendre les documents militaires de la guerre civile et de l’après-guerre accessibles aux universitaires, chercheurs et au grand public.
Une décision approuvée le 4 septembre 2018
La commission en charge de classer les documents “secret-défense” a approuvé, le 4 septembre dernier, un rapport dans lequel elle recommande à la ministre Margarita Robles d’autoriser la consultation au public des archives regroupant les documents militaires antérieurs à 1968. Cette décision va donner accès à un fond documentaire très important qui était jusqu’à maintenant très difficile voire impossible de consulter. Les archives couvrent la période de la guerre civile, de la répression franquiste et de l’après-guerre. Ils regroupent par ailleurs des informations sur la Division des renseignements de l’Etat espagnol.
Des documents conservés aux Archives générales militaires d’Avila
Les documents militaires sont conservés aux Archives générales militaires d’Avila, un des centres de référence pour les études sur la guerre civile. En 2011, Carme Chacon, alors ministre de la Défense, avait indiqué que près de 10 000 documents de l’armée couvrant la guerre civile et l’après-guerre pourraient être déclassifiés. Des experts ont quant à eux évalué que cette quantité pourrait être multipliée par trois. Dans tous les cas, c’est ce travail d’analyse et de classement effectué à l’époque de C. Chacon qui a permis d’avancer rapidement. La ministre avait laissé la déclassification quasi achevée mais n’avait pu aller au bout de cette opération en raison de l’anticipation des élections. Son successeur Pedro Morenes, membre du Parti Populaire, avait quant à lui décidé de stopper net l’action de son prédécesseur.
Cependant, à la différence de la démarche de Carme Chacon, cette fois-ci le ministère de Défense ne prévoit pas de déclassifier les documents. Le rapport de la commission technique conclut en effet que la loi franquiste des Secrets Officiels, même si elle est toujours en vigueur, n’a pas de caractère rétroactif. C’est à dire qu’aucun des documents antérieurs au 28 avril 1968, date d’entrée en vigueur de la loi, ne devrait être légalement classé comme secret.