Jean Zay fut à l'origine d'une réforme des Archives nationales et s'engagea pour la lecture publique en lançant les premiers bibliobus.
Quatre héros de la Résistance font aujourd'hui leur entrée au Panthéon : Germaine Tillon, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Peu connu du grand public, Jean Zay (1904-1944) fut ministre de l'Education nationale sous le Front populaire de 1936 à 1939. Un poste qui, à l'époque, lui attribuait également une tutelle sur les Beaux-Arts. A ce titre, il entreprit une réforme des Archives nationales et lança de nombreuses actions en faveur de la lecture publique.
Jean Zay inscrivit notamment les bibliothèques aux "Grands Travaux" pour un montant de deux millions d'euros. Il organisa également des dons de livres français aux bibliothèques universitaires étrangères.
Avec le soutien de l'Association pour le Développement de la Lecture Publique (ADLP), Jean Zay milita pour la création de bibliothèques ambulantes plus connues sous le nom de bibliobus. Un premier projet fut lancé en 1937 dans l'Aisne avec un véhicule transportant une offre "multimédia" : 8 000 livres, un phonographe, une radio et un projecteur cinématographique. Devant le succès rencontré, l'expérience fut renouvelée d'abord dans la Marne puis à l'échelle nationale.
Inculpé, condamné, assassiné
Engagé dans la Résistance intérieure française Jean Zay rejoindra l'Afrique du Nord à bord du Massilia mais fut inculpé de trahison et condamné par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand. Le 20 juin 1944, il est enlevé par trois membres de la Milice et assassiné le jour même dans une forêt de l'Allier.
Les Archives nationales consacrent une exposition baptisée "4 résistants au Panthéon" sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. Un juste retour des choses pour Jean Zay dont les documents personnels sont hébergés aux Archives nationales depuis 2010.