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De la banlieue sud de Paris aux ministères régaliens de l’État, en passant par l’École nationale des chartes, Édouard Vasseur pourrait parler de la méritocratie républicaine pendant des heures.
Sa scolarité l’a en effet mené successivement de Grigny (Essonne) aux bancs du très huppé lycée Henri IV à Paris, avant de décrocher son diplôme d’archiviste-paléographe (promotion 2001).
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Le goût des archives
Le goût des archives lui est venu bien avant de fréquenter la prestigieuse École des chartes :
« Au sein de ma famille, plusieurs membres pratiquaient la généalogie et m’en ont transmis la passion. Quant au goût de l’histoire, il me vient de mon père ».
À l’École des chartes, sa thèse porte sur « L’Exposition universelle de 1867. Apogée du Second Empire et de la génération de 1830 ». Il recevra à cette occasion le prix Auguste-Molinier qui récompense la meilleure thèse et accumule les titres : diplômé de l’Institut national du patrimoine en 2002, docteur en histoire moderne et contemporaine de l’université de Paris IV-Sorbonne en 2005.
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En cabinet ministériel
La génération d’Édouard Vasseur fut quasiment la dernière à être appelée sous les drapeaux. Dans son cas, l’affectation a été bienveillante : rue de Varenne au sein des services du Premier ministre :
« À 23 ans, c’est une chance exceptionnelle de se retrouver au cœur du pouvoir ! En dix mois, j’ai appris ce qu’étaient les archives. Je découvre ce qu’est le métier d’archiviste de façon concrète. Cette expérience confirme mon choix d’évoluer dans le domaine des archives ».
Diplômes et titres en poche, Édouard Vasseur enchaîne des stages : direction régionale des affaires culturelles de Normandie, archives départementales de Savoie, Crédit Lyonnais, bibliothèque Gallica. Sans oublier, outre-Atlantique, un passage par les Archives nationales du Canada à Ottawa.
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Le Centre des archives contemporaines de Fontainebleau
Son parcours s’étoffe en 2002 avec sa première « vraie » affectation : le Centre des archives contemporaines situé à Fontainebleau. Soit 200 kilomètres linéaires qui s’accroissent à un rythme de 4 kilomètres chaque année.
« Malgré la mauvaise réputation du site de Fontainebleau, ce fut une école extraordinaire. J’ai vu passer tous les types d’archives et l’équipe que je dirigeais avait un vrai sens du service public. Nous étions animés par la culture de la mise à disposition des archives autant auprès des ministères que des chercheurs. Ce fut également pour moi l’occasion d’apprendre l’encadrement ».
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Vitam, la grande lessiveuse
Après quatre années passées à Fontainebleau, Édouard Vasseur rejoint le ministère de la Culture en tant que chef de mission. Les chantiers ne manquent pas : informatisation, réorganisation du ministère, gestion de projets d’archivage électronique…
Pendant six ans, il ne compte pas ses heures et passe une partie de son temps libre pour assister à des conférences internationales : « C’est essentiel pour se tenir au courant de l’évolution de notre métier ».
En 2012, il est contacté par le ministère de la Défense pour mettre en place, avec d’autres, un projet majeur : Vitam. Ce programme interministériel d’archivage numérique sera officiellement présenté en 2015.
« Mais il a été précédé de trois années de travail passionnant et intense. Une vraie lessiveuse ! » Il occupe le poste de responsable fonctionnel du programme Vitam jusqu’en 2019.
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Professeur à l'École des chartes
Cette année-là, il retrouve l’École des chartes en tant que professeur et succède à Christine Nougaret à la chaire d’histoire des institutions, de diplomatique et d’archivistique contemporaines. Une « nouvelle vie » qui est à peine moins chargée que celle d’avant.
De chantier en chantier, il transmet désormais le goût des archives aux plus jeunes. L’occasion de leur rappeler leur mission future.
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Il like
- Sa ville préférée : « J’hésite entre New York et Moscou, deux villes qui dégagent une sensation d’énergie qui m’a conquis ».
- Sa musique préférée : « En ce moment, la 5e symphonie de Gustav Mahler, et plus particulièrement son adagio ».
- Son époque historique préférée : « Le 19e siècle, et plus particulièrement le Second Empire auquel j’ai consacré ma thèse, ce qui ne m’empêche pas de vivre pleinement dans le 21e siècle ! »