Méconnus du grand public, les archivistes itinérants exercent leur métier d'une façon originale. "Nomades, sans bureau fixe, (...) ils parcourent les routes pour venir en aide aux collectivités n'ayant pas d’archiviste au sein de leur structure". Selon une enquête menée par l’Association des archivistes français (AAF), les premiers services d’archivistes itinérants ont vu le jour en 1984 à la faveur de la création des centres départementaux de gestion (loi du 26 janvier 1984).
Pour l'essentiel, leurs tâches ressemblent à celles de tous les archivistes : tri, classement, inventaire, formation, valorisation... "Aucun pan du métier n’a de secret pour eux" constate l'AAF.
La montée en puissance des archivistes itinérants s'explique principalement par les besoins de plus en plus importants en matière d’archivage au sein des collectivités. Autre facteur de croissance : "le développement de l’intérêt des élus et du personnel communal pour la gestion de leurs archives".
Plus de 90 % des archivistes itinérants répondants travaillent dans le public
Leur profil fait apparaître quelques tendances fortes : la très grande majorité des archivistes itinérants répondants (90,6 %) travaillent dans le public et seulement 8 % dans le privé. Au sein des institutions publiques, 13,8 % appartiennent à la catégorie C, 64,2 % à la catégorie catégorie B, et 21, 1 % à la catégorie A avec un grade d'attaché de conservation. Est-ce une surprise ? Un peu plus de la moitié seulement des répondants (58 %) juge leur rémunération conforme à leurs attentes...
Particulièrement riche d'enseignements, l'étude de l'AAF évoque également les conditions de travail des archivistes itinérants (103 personnes interrogées sur 136 indiquent avoir déjà travaillé dans des conditions non raisonnables) ainsi que l'évolution de leurs missions. "Les itinérants prennent de plus en plus souvent part aux projets transversaux menés par leurs collectivités de rattachement : système d’archivage électronique (SAE), règlement général sur la protection des données (RGPD), dématérialisation etc." 58 % déclarent être associés à ces projets et 32% pas du tout.
Un métier qui peut rebuter mais très formateur
Autre évolution, certains itinérants sont délégués à la protection des données (DPO) de leur collectivité. Comme le fait remarquer un répondant, "le métier d'archiviste itinérant peut rebuter face aux nombreux déplacements, au manque de confort au travail, à la nécessité de s'adapter quotidiennement mais cela reste un métier très formateur, enrichissant qui fait bénéficier d'une expérience professionnelle importante. En cinq années d'expérience, je ne pense pas que j'aurais pu apprendre et voir autant de chose que si j'avais exercé un métier « plus classique ». Ce métier mérite d'être connu et reconnu."