Lors de son intervention, Audrey Azoulay a également annoncé le lancement d'une "stratégie nationale pour l'accès aux archives publiques à l'ère numérique".
Au ministère de la Culture, on parle d'un "nouvel élan" pour qualifier ses ambitions pour les Archives nationales. Malgré la mobilisation du personnel du site de Fontainebleau, soutenu par la CGT-Archives, et l'occupation des locaux depuis le 17 mai dernier, la ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay a confirmé le mardi 28 juin, devant le comité technique ministériel, sa décision de fermer définitivement le bâtiment et de redéployer ses activités.
Le couperet
Le site de Fontainebleau est fermé au public depuis mars 2014 en raison d'un risque d'effondrement. Si une partie de l'activité des professionnels est alors devenue impossible, les demandes de recherche par le public se sont poursuivies. Dénonçant des conditions de travail "insupportables" et les "incertitudes qui planent sur le devenir du site", 19 des salariés affectés au site se relayent depuis plus d'un mois pour occuper les locaux en permanence, de jour comme de nuit.
Audrey Azoulay vient donc de confirmer ce que beaucoup craignaient, c'est à dire le redéploiement du projet des Archives nationales sur ses deux autres sites : l'un patrimonial, au Quadrilatère Rohan Soubise à Paris, et l’autre contemporain, à Pierrefitte-sur-Seine, inauguré en 2013.
"Projets nocifs"
La ministre, qui a tenu à féliciter le travail accompli par les agents des Archives nationales sur le site de Fontainebleau, a par ailleurs précisé qu'un dispositif d'accompagnement personnalisé sera mis en place pour les 42 agents concernés, "permettant à chacun de retrouver un poste correspondant à ses qualification et à son expérience".
En prévision de l'intervention d'Audrey Azoulay, annoncée à l'avance, la CGT-Archives a publié un communiqué le lundi 27 juin pour réagir, en amont, à sa déclaration :
"Si ces projets nocifs étaient mis en œuvre, les conséquences seraient immédiates : saturation des équipements du site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine ; préemption de la réserve foncière du site 25 ans avant la date prévue ; construction d’un nouveau bâtiment qui, en tous cas, ne remplacera pas la capacité de stockage détruite à Fontainebleau. L’addition serait faramineuse et est estimée à environ 200 millions d’euros. Pour mémoire, rappelons que le 'Projet Archives' et la construction du 'nouveau' site de Pierrefitte-sur-Seine ont coûté 250 millions d’euros."
Une nouvelle stratégie en prime
A l'occasion de son intervention, la ministre de la Culture a également annoncé le lancement d'une "stratégie nationale pour l'accès aux archives publiques à l'ère numérique" qui devra prendre en compte les enjeux de protection des données personnelles, de droit à l'information et d'égalité de tous les citoyens à l'accès à la mémoire.